Les sauvages saison 1
Adaptée des romans éponymes de Sabri Louah (Les sauvages) et mise en scène par la jeune réalisatrice Rebecca Zlotowski (Grand Central, Une fille facile avec Zahia Dehar), la série dresse le portrait de deux familles d'origine maghrébine. D’un côté les Nerrouche, des immigrés de classe populaire vivant en Province. De l'autre, le clan Chaouch, cosmopolite et bourgeois, basé à Paris. Tout bascule lorsqu’Idder Chaouch, président fraîchement élu (Roschdy Zem), est victime d’une tentative d’assassinat par un membre de la famille Nerrouche.
Dystopie politique qui met en scène de manière réaliste un président de la République fraîchement élu d’origine kabyle, Les sauvages est très vite entravé par divers problèmes de vraisemblance et de réalisation (parfois les deux en même temps), à commencer par le débat de l’entre‑deux tours qui intervient dans les premières minutes du premier épisode. Si Roschy Zem est parfait dans le costume présidentiable, ce qu’on lui fait dire l’est beaucoup moins. Après une tirade ridicule (« Je suis le candidat de la vie… »), son staff surréagit étrangement en coulisses : « Qu’est‑ce qu’il lui a mis/C’est gagné/Une phrase qui va rester »… Un mauvais dosage et une lourdeur excessive (le jeu de l'autre candidat n'arrive clairement pas à la cheville de celui de Roschy Zem) qui torpillent d'emblée la séquence.
Après cela, difficile de se passionner pour des situations et des personnages caricaturaux voire improbables (l’attentat en lui‑même pose des questions de réalisme, pas aidé par des problèmes de fouilles et de gardes du corps peu crédibles) et qui, dès qu’il le peut, fait feu de tout bois sur les thématiques sociétales qui ont tendance à irriguer lourdement le récit.
Au final, malgré des intentions de départ sans doute extrêmement louables, Les sauvages ne passionne pas, loin de là.