Les rivières pourpres
À Guernon, ville universitaire des Alpes, l'inspecteur Niémans enquête sur la découverte d'un cadavre aux mains et aux yeux mutilés. Au même moment à 200 km de là, le lieutenant Kerkérian planche sur une obscure affaire de profanation de tombes. Les deux enquêtes vont se rejoindre et plonger les deux policiers dans une spirale de meurtres.
En termes de pure efficacité et de qualité technique, le film de Mathieu Kassovitz (La haine) n'a rien à se reprocher et se revoit encore aujourd'hui avec énormément de plaisir, et peut‑être plus encore qu'à sa sortie en 2000 tant ce genre de thriller a pour le moment quasiment disparu de l'horizon du cinéma hexagonal et mondial.
Des décors naturels baignés dans une lumière crépusculaire, une fac lugubre où l'eugénisme est la matière la plus étudiée, une épatante paire de flics, des personnages secondaires exquis (la nonne qui a fait vœu de ténèbres, les skins locaux crétins, le doyen de la fac inquiétant, la jolie experte en escalade, etc.), une bande‑son hyper‑travaillée signée Bruno Coulais, une esthétique somptueuse mijotée par le directeur de la photographie Thierry Arbogast (Nikita, Léon)… Bref, il ne manque à cette adaptation du roman de Jean‑Christophe Grangé qu'un final vraiment à la hauteur. Le seul petit accroc dans la réalisation soignée et inspirée de Mathieu Kassovitz.