Les revenants saison 2
Le mystère n'est pas là où l'on croit. Seule réponse qui vaille : que s'est‑il passé en cours d'écriture entre le plutôt bon Revenants saison 1 et ce deuxième chapitre dont le seul intérêt réside, après huit très longs épisodes où il ne se passe strictement rien, dans la semi‑révélation du pourquoi du comment de cette vague de revenants dans une petite ville de montagne en bordure de barrage.
Il semblerait donc qu'un bug cosmique, sans doute dû à une âme ou à une force tellurique hors normes (on ne peut s'empêcher de penser aux grands drames survenus ces dernières années dans des chalets de montagne fort semblables), a permis de ramener à la vie d'abord un, puis des dizaines de morts désormais en quête d'un chemin pour poursuivre leur voyage. Obnubilés par leurs propres croyances, les proches des disparus, comme contaminés par ces morts revenus des entrailles de la terre, ne vont pas tous bien vivre l'expérience surnaturelle (on notera au passage l'allusion désespérée au Invasion Los Angeles de Carpenter).
Après avoir exploité ‑et plutôt bien‑ le processus du deuil dans la première saison, Fabrice Gobert, le créateur de la série, hésite entre fantastique assumé et rumination de ses thèmes fondateurs (acceptation de la mort, religion, dérives sectaires). À l'image du symbolisme lourd de certaines séquences, la direction d'acteur, dans la surenchère totale du pathos lénifiant, finit par plomber le peu de lien qu'il nous restait avec les personnages. La très naturelle Céline Sallette parvient à nous maintenir éveillés, mais on brûle d'envie de prendre les ciseaux et de couper nombre de scènes qui prennent étrangement racine.