Les raisins de la colère
Adapté du roman éponyme publié par John Steinbeck, Les raisins de la colère, réalisé par John Ford un an plus tard, fut pendant longtemps l’un des films les moins regardés du réalisateur de La chevauchée fantastique, comme si l’héritage littéraire pesait un peu lourd sur les épaules du maître du western américain.
Pourtant, revoir aujourd’hui Les raisins de la colère permet de mesurer : 1. combien il s’agit sans conteste de l’un des plus grands films de son auteur, une œuvre déjà somme contenant la plupart des grands motifs du cinéma de Ford (la mère, la question du héros et de la communauté). 2. un formidable documentaire sur les conséquences de la Dépression qui frappa l’Amérique du début des années 1930 et contraint des dizaines de milliers de paysans à s’exiler de leur terre pour rejoindre l’Eden californien (les Hobos, ces fameux vagabonds des routes). 3. Enfin, Les raisins de la colère constitue l’un des films matrices du road‑movie. De Easy Rider à En route vers la gloire de Hal Hasby, de nombreux films lui rendront hommage.
Sinon, le film raconte l’histoire de la famille Joad qui, suite au krach boursier de 1929, la crise économique qui en découla et les tornades qui s’abattirent sur le Midwest, se retrouve chassée de ses terres et quitte l’Oklahoma pour la Californie. Reprenant le schéma biblique de l’Exode, Les raisins de la colère est un monument du cinéma américain à redécouvrir en Blu-Ray, format qui rend justice à la magnifique photographie en noir et blanc de Gregg Toland (le chef‑opérateur de Citizen Kane).