Les proies
Pendant la guerre de Sécession, dans le Sud, des jeunes filles pensionnaires d’un internat recueillent un soldat blessé du camp adverse. Très vite, la tension monte et des rivalités éclatent.
Cette fois, c’est Sofia Coppola qui cède aux sirènes du remake, genre très courru à Hollywood. Le problème, c’est qu’elle s’attaque à un des meilleurs films du réalisateur Don Siegel et de l'acteur Clint Eastwood, tiré d'un roman de Thomas Cullina, et que dès le départ, tout semble laborieux dans ce thriller en forme de huis clos.
Si la mise en scène est léchée et soignée, presque cotonneuse, elle manque singulièrement de rythme. Colin Farrell peine à repsirer, les protagonistes féminins gloussent et le côté sulfureux qu’exige l’intrigue et le récit est quasi‑absent du film. La réalisatrice y substitue un humour d’une lourdeur consommée et des sous‑entendus grotesques où tout devient superficiel et vain. Autre problème, on est très loin d’avoir la moindre empathie ne serait‑ce que pour un seul des protagonistes.
Au final, l’ennui nous gagne avec la désagréable impression d’avoir été floué. Comme si la réalisatrice avait réalisé une version de 9 semaines 1/2 sans aucune scène de nu et en étouffant la plus petite émergence de tension sexuelle entre les personnages. Il ne reste que quelques très beaux plans perdus au milieu d’un désert poli.