Les noces rebelles
Dans une petite banlieue du Connecticut, un jeune couple mène une existence des plus banales avec ses deux enfants. Frank Wheeler (Leonardo DiCaprio) s’ennuie à son travail, tandis qu’April Wheeler (Kate Winslet) se morfond dans son rôle de mère au foyer.
Un jour, ils décident pourtant de conjurer cette routine assassine et tentent le tout pour le tout. Direction Paris, au bout de leurs rêves. Néanmoins, l’un et l’autre sont-ils prêts à surmonter d’autres entraves aussi destructrices que leur quotidien insipide ?
Le couple légendaire de Titanic (James Cameron, 1998) à nouveau réuni pour une dissection à froid d’un ménage ordinaire orchestrée par Sam Mendes (American Beauty, 1999).
De part et d’autre de leur maisonnée proprette, la caméra scrute chacun de leurs mouvements. Étreintes fougueuses et fêlures irréparables mises à distance, pour que jamais nous ne basculions dans le mélodrame. Et pourtant, c’est ce qui manque aux Noces rebelles, un peu plus d’émotion et d'empathie afin que le récit de cette utopie impossible nous fende le cœur, que ce rêve d’ailleurs confronté aux préjugés et au conformisme de l’époque soit moins prisonnier de la distanciation intentionnelle de Mendes.
Le titre original du film Revolutionary Road (adapté du roman éponyme de Richard Yates) sonne alors comme une contradiction lorsque nous arpentons, malgré l’absence totale de lyrisme, la trajectoire éclatée d’un couple qui se croyait exceptionnel.