Les méchants
Sébastien (Roman Frayssinet), sympathique loser de banlieue, tente de revendre une console volée à Patrick (Djimo), proprio d’une boutique de gaming (Hobby One, culte pour nombre d'entre nous Boulevard Voltaire à Paris, NDLR). Le deal raté se poursuit avec une confrontation sur un plateau de TV friand de débats stériles. Ainsi, sous l’effet d’une boisson douteuse, Sébastien ose mettre une baffe à Carcéral (Anthony Bajon), un jeune rappeur inconsistant fraîchement sorti de prison. La gifle vire à l’incident médiatique et du jour au lendemain, Patrick et Sébastien deviennent les « méchants » les plus recherchés de France. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que la machine médiatique s’emballe.
Gros délire à sketchs
À travers cette satire délirante du monde des médias, le tandem Mouloud Achour (l’humoriste et présentateur de Clique sur Canal+ connaît bien son sujet) et Dominique Baumard titille les spécialistes de la fake news. Autour de Virginie Arioule (Ludivine Sagnier), une journaliste aux dents longues et aux yeux qui plissent pour faire plus intelligent, une paire d’artistes mongoloïdes débattent autour de l’actu du moment. Affabulations, prises de position invraisemblables, commentaires débilos, tout est bon pour faire le buzz, d’autant que les questions d’éthique ne se posent pas pour l’ambitieuse journaliste…
L’affligeant constat d’un monde accro à l’image et à sa rumeur délirante s’arrête là, car Les méchants tient davantage du gros délire à sketchs entre potes humoristes (Roman Frayssinet, Omar Sy, Kyan Khojandi, Fary, Bun Hay Mean, ils sont tous là…) que de la comédie intelligente.