Les Kennedy
Mini‑série de huit épisodes produite au Canada, Les Kennedy se concentre sur l’ascension du sénateur John F. Kennedy, son élection à la présidence des États‑Unis en 1960, jusqu’à son assassinat à Dallas le 22 novembre 1963, toujours sujet à des théories farfelues.
Aucune famille américaine n’a autant déchaîné les passions et intéressé le public que celle des Kennedy, qui débute avec Joseph, le père, patriarche dur et homme d’affaires redoutable qui bâtit sa fortune et son influence juste après la Dépression de 1929, et se poursuit dans les années 1950‑1960 avec JFK, puis son frère, assassiné à Los Angeles en 1968.
Si la série de Cassar demeure fidèle aux grands épisodes qui ont rythmé les réussites et les tragédies de cette dynastie d’origine irlandaise, elle envisage surtout l’histoire politique du point de vue des coulisses, voire des affaires de cœur et de famille. Qu’il s’agisse de Greg Kinnear dans le rôle de JFK, de Katie Holmes dans celui de Jackie et surtout de Barry Pepper sous les traits du frère Robert, le casting est impeccable, et l’effet de mimétisme souvent saisissant.
Pourtant, l’ensemble manque parfois de souffle et d’ouverture sur cette Amérique qui, au début des années 1960, vit des bouleversements politiques et sociaux majeurs (révoltes pour les Droits civiques, épisode de la Baie des Cochons en 1961, début de la guerre du Vietnam…). Historiquement, le film prend aussi quelques libertés (le bourrage des urnes de l’Illinois par Jospeh pour assurer l’avance de son fils dans la course à l’investiture démocrate), polit l’image parfois sulfureuse du clan, mais ne dissimule rien de ses tares (les injections quotidiennes de stéroïdes de JFK par exemple). Une formidable introduction à l’une des histoires les plus passionnantes du XXe siècle, qui nous donne aussi envie de revoir le formidable JFK d’Oliver Stone.