Les jeux des nuages & de la pluie
Premier long métrage de Benjamin de Lajarte, Les jeux des nuages & de la pluie est tout à fait conforme à son titre ampoulé. Six personnages échappés de pays et classes sociales différentes rentrent dans une valse mélodramatique, se croisent et se heurtent, mais jamais par le plus grand des hasards, dans la mesure où la forme chorale du film joue sur les désastres intimes des uns pour contaminer la solitude des autres.
Ainsi, la rupture conjugale du couple asiatique (hommage raté, par ailleurs, aux Anges déchus de Wong Kar Wai dès la séquence d’ouverture) convoque d’autres alternatives en matière d’expression amoureuse. Elle rassemble chaque protagoniste dans un espace intimiste (la chambre d’hôtel, bien sûr, mais aussi une cafétéria, une voiture rouant la nuit sous la pluie, une salle de spectacle), afin de le renvoyer vers le lieu de l’Autre, la rencontre puis le télescopage promis au point de non retour.
L’idée de ces trajectoires désunies demeure séduisante, mais le résultat bien trop pontifiant.