Les insurgés
Après Blood Diamond, son meilleur film, on pensait Edward Zwick (Hope and Glory) guéri de ses tics de cinéaste emphatique et ampoulé.
Avec Les insurgés, film de résistance abordant un épisode méconnu et passionnant de la Seconde guerre mondiale, Zwick retrouve ses vieux démons et signe un opus ambitieux, mais dépourvu de souffle.
1941, Biélorussie. Après le massacre de leurs parents, les frères juifs Bielski se réfugient dans la forêt afin d’échapper à la traque des Nazis. Très vite, la rumeur de l’exploit et leur courage se répandent dans toute l’Europe de l’Est, jusqu’au ghetto de Varsovie, où des dizaines de Juifs en fuite décident de les rejoindre peu à peu. Mais la survie de cette communauté en proie à la peur, au froid et à la faim, suppose une discipline de fer et des méthodes qui opposent bientôt les deux frères.
Décalque hollywoodien du formidable Requiem pour un massacre d'Elem Kirov (1985), Les insurgés croule souvent sous les clichés, de l’intello à lunettes qui découvre les vertus de l’action à l’individualiste alcoolique et violent, et dresse le portrait d’un microcosme peu crédible. Reste l’interprétation impeccable de Daniel Craig et Liev Schreiber, qui permet au film de décoller.