Les Hauts de Hurlevent
Dans sa demeure nichée au sommet de la lande, Heathcliff (Tom Hardy) vit en reclus, hanté par le souvenir de Catherine, son amour de jeunesse disparu. Rongé par le désir de vengeance, il enlève sa fille, issue d’une union qui le détruisit, et compte la marier de force à son fils extrêmement malade. Cet acte de cruauté le propulse dans le passé et réactive les souvenirs responsables de sa fêlure.
Adaptation de l’unique roman d’Emily Brontë, Les Hauts de Hurlevent (1847), conçu pour la télévision britannique ITV, traite la passion destructrice en deux temps. D'abord la réminiscence douloureuse de Heathcliff, parée d’une dimension gothique (son désespoir est tel qu’il exhume le cercueil de Catherine et se morfond sur ses restes), puis le prolongement de celle‑ci dans la vengeance et les sentiments contradictoires suscités par sa descendance.
Le scénariste Peter Bowker entend bien privilégier la haine de Heathcliff, qui grandit avec chacune des brèches creusées depuis l’enfance, au détriment d’une histoire d’amour contrariée par les conventions de l’époque. Le pessimisme est donc de rigueur.