par Nicolas Bellet
28 octobre 2024 - 17h30

Les Guetteurs

VO
The Watchers
année
2024
Réalisateur
InterprètesDakota Fanning, Georgina Campbell, Olwen Fouéré
éditeur
genre
sortie
16/10/2024
notes
critique
3
10
A

Le jour où sa voiture tombe en panne, Mina se retrouve perdue dans une forêt inconnue et découvre un abri bunkerisé occupé par trois habitants. Ils lui expliquent qu’ils sont prisonniers du Poulailler et qu’ils doivent se laisser observer le soir venu par un mystérieux groupe appelé « les Guetteurs ».


Fille à papa
Afin de décider toute confusion : Les Guetteurs n’est pas la suite du Guetteur (2011) de Michele Placido, mais bien la première réalisation d’Ishana Night Shyamalan, fille du réalisateur de Sixième sens, M. Night Shyamalan. Visiblement, la réalisatrice partage les obsessions de son géniteur, mais malheureusement pas son talent de conteur. Talent qui semble d’ailleurs s’essouffler un peu avec le temps au regard de ses derniers films (Trap et Old).


Si assurément, Les Guetteurs est un film malin (les chiens ne font pas de chats), on s’ennuie très vite une fois le concept posé. D’autant plus que ledit concept, tout droit sorti d’un épisode de la Quatrième dimension (L'abri S03 E03), est éculé depuis des lustres : la menace extérieure est‑elle si réelle ? Alexandre Aja vient d’ailleurs d’en donner une interprétation nettement plus efficace avec Mother Land, dans un autre genre.


Let’s twist again

Bien sûr, le twist final (du moins celui du troisième acte) que nous ne révèlerons pas ici, assez folklorique (irlandais, même), serait à la limite sympathique s’il ne se devinait pas si facilement et surtout s’il ne tombait pas dans le grand n’importe quoi.


Un twist final, par définition, c’est final et non la porte à un autre film. C’est bien là que le bât blesse : la construction narrative des Guetteurs est très approximative, au point qu’entre l’introduction pathos, le huis clos dans le bunker (dans lequel au passage personne ne soulève jamais les tapis), et le final féerique, on a l’impression d’assister à trois films bien différents.

Même pas peur

Si on n’est manifestement pas en présence d’un chef‑d'œuvre, on peut néanmoins se demander si le contrat est respecté : a‑t‑on les chocottes, sursaute‑t‑on sur notre siège ? La réponse est encore une fois négative. Si indubitablement Ishana Night Shyamalan sait diriger ses acteurs (Dakota Fanning en tête) et choisir de beaux cadrages, elle souffre d’un gros problème de mise en scène (bancale) et de scénario trop peu subtile et peu original.


La réalisatrice a du mal à installer la tension nécessaire et cherche trop à être explicative, au point que l’on s’ennuie ferme devant son film qui devrait au minimum nous faire frissonner. Du moins, à en croire l’affiche et la bande‑annonce. Pour un coup d’essai, c’est loin d’être un coup de maître. En fait si, les chats peuvent donc faire des chiens…

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4k
cover
The Watchers
- 16 ans
Prix : 29,99 €
disponibilité
16/10/2024
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 101', couleurs
1.85
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais audiodescription
Italien Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Tchèque Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, italien pour sourds et malentendants, espagnol, néerlandais, tchèque, chinois, coréen
8
10
image

La jeune réalisatrice a été à bonne école côté technique pure et façonne une image solide, dure, saturée, très inspirée par la forêt et ses aspects les plus obscurs. Tout le film a d'ailleurs été tourné en Irlande. Quelques efforts supplémentaires ont été consentis sur les jeux de miroirs et d'images doubles pour encore plus d'étrange dans le cadre en écho à l'histoire de certains personnages. Et les CGI sont particulièrement bien intégrés, même vus par le prisme de la 4K. La 4K fait d'ailleurs bien son boulot vu le contexte très sombre du film, boostée par un HDR Dolby Vision qui apporte une belle lisibilité dans les nombreuses scènes peu éclairées et donne du détail aux décors particulièrement soignés par le chef déco.

8
10
son

Amateurs d'ultra‑basses, vous serez servi. Les créatures et leur cortège d'effets sonores (voix dupliquées, murmures, accélérations, grondements…) habitent littéralement le film avec une méga spatialisation et des basses à gogo. Attention, ce n'est pas Pacific Rim non plus mais l'ambiance est là, à la fois bien présente et subtilement distribuée. À quelques rares exceptions, les effets sont plus atmosphériques que tout hauteur.

3
10
bonus
- Bienvenue : le making of (9')
- La création des Guetteurs (5')
- La cage (6')
- Ainriochtán et le folklore irlandais des fées (4')
- L'antre de l'amour : scènes coupées (9')

À condition de ne pas faire les difficiles, quelques infos à glaner au sujet de l'approche picturale générale, d'un décor inspiré par les pies et leur manie de tour voler, les CGI autour des Guetteurs et de vieilles histoires irlandaises traditionnelles. 


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