Les granges brûlées
Haut‑Doubs. Une nuit d’hiver, le cadavre d’une jeune femme est découvert par des locaux. En charge de l’enquête, le juge d’instruction Pierre Larcher (Alain Delon) soupçonne Paul (Bernard Le Coq), l’un des fils de Rose (Simone Signoret), propriétaire d’une ferme à proximité du lieu du crime.
Deux ans après La veuve Couderc (Pierre Granier‑Deferre), Alain Delon retrouve Simone Signoret pour un face‑à‑face impressionnant. L’érudition et la culture citadine de l’homme de loi tranche avec la rudesse de Rose, quinquagénaire rompue à un quotidien besogneux. Pourtant, cet antagonisme fort scelle une sorte de pacte tacite qu’un échange de regards ou des non‑dits consentis dispensent d’interrogatoires formels.
Larcher découvre les codes du milieu rural enclin à la solidarité et au partage ‑séquence formidable où la communauté paysanne se rassemble pour boire un coup après l’intervention des gendarmes à la ferme de Rose‑. Son enquête acharnée le pousse ainsi à côtoyer un monde âpre dans lequel s’enracine une mère de famille protectrice, véritable « force de la nature » que la photographie magnifique de Sacha Vierny fige dans un hiver qui semble sans fin.