par Carole Lépinay
18 mai 2021 - 07h48

Les granges brûlées

année
1973
Réalisateur
InterprètesAlain Delon, Simone Signoret, Paul Crauchet, Bernard Le Coq, Renato Salvatori, Miou-Miou
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Haut‑Doubs. Une nuit d’hiver, le cadavre d’une jeune femme est découvert par des locaux. En charge de l’enquête, le juge d’instruction Pierre Larcher (Alain Delon) soupçonne Paul (Bernard Le Coq), l’un des fils de Rose (Simone Signoret), propriétaire d’une ferme à proximité du lieu du crime.


Deux ans après La veuve Couderc (Pierre Granier‑Deferre), Alain Delon retrouve Simone Signoret pour un face‑à‑face impressionnant. L’érudition et la culture citadine de l’homme de loi tranche avec la rudesse de Rose, quinquagénaire rompue à un quotidien besogneux. Pourtant, cet antagonisme fort scelle une sorte de pacte tacite qu’un échange de regards ou des non‑dits consentis dispensent d’interrogatoires formels.

 

Larcher découvre les codes du milieu rural enclin à la solidarité et au partage ‑séquence formidable où la communauté paysanne se rassemble pour boire un coup après l’intervention des gendarmes à la ferme de Rose‑. Son enquête acharnée le pousse ainsi à côtoyer un monde âpre dans lequel s’enracine une mère de famille protectrice, véritable « force de la nature » que la photographie magnifique de Sacha Vierny fige dans un hiver qui semble sans fin.

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Tous publics
Prix : 32 €
disponibilité
09/04/2021
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 98', zone B
1.78
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0 (mono doublé)
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image

La photographie de Sacha Vierny, entre étendues de neige et ruralité, fait encore merveille aujoud'hui. Et pour cause, le film a été restauré en 4K par Studiocanal à partir du négatif original image et son avec le soutien du CNC. Aucun défaut de master à noter, plein focus sur les paysages, la lumière naturelle et les visages. Les tonalité bleues, brunes et blanches sont admirables et le petit manque de précision ne nous dérange pas trop, compte tenu de l'âge du film et du master très propre.

5
10
son

Là encore, aucune gène parasite. Une stéréo (mono doublé) très propre, offrant de beaux dialogues et une place toute particulière à la musique pré‑électro de Jean‑Michel Jarre. Un contre‑point intéressant même si les silences jouent aussi un grand rôle dans le film.

5
10
bonus
- Les granges brûlées : un tournage difficile (2005) (25')
- Journaux des actualités de la 22e semaine de 1973 (9')
- Réclames de 1973
- Bande-annonce du film (2')
- DVD du film
- Livret de 24 pages
- Affiche du film 215 x 290 mm pliée en quatre
- Dix photos du film

Philippe Monnier (1er assistant‑réalisateur sur Les grandes brûlées) évoque un tournage compliqué, le réalisateur Jean Chapot ne parvenant pas à s’affirmer face à deux monstres sacrés du cinéma. De son côté, Jean‑François Delon (co‑1er assistant‑réalisateur) relate des relations frileuses entre le tandem d’acteurs et le cinéaste. Tétanisé par l’ambiance du tournage, Chapot est incapable de diriger ses acteurs, à tel point qu’Alain Delon lui impose des conditions : « Écoutez, Jean, marchez‑moi dessus, je vous en supplie, sinon c’est moi qui vais vous marcher dessus ».


Avant que le tournage ne vire à la catastrophe, Delon décide de prendre en charge la mise en scène tandis que le réalisateur, sous anxiolytiques, reste cloîtré dans sa chambre d’hôtel et n’ose plus sortir. La scripte Florence Moncorgé‑Gabin (qui fait également une brève apparition dans le rôle de l’épouse du juge Larcher) perçoit le côté félin d’Alain Delon, lequel, pour avoir été dirigé par les plus grands ‑Losey, Melville, Visconti et René Clément entre autres‑ ne pouvait concevoir le manque de courage artistique du réalisateur. Néanmoins, chaque intervenant s’accorde pour dire que tous ces incidents sont absolument invisibles lors du visionnage du film, tout simplement parce qu’il est porté par deux acteurs extraordinaires.

 

Dans les actualités d'époque, des coureurs automobiles sensibilisent leurs congénères lambda aux risques encourus sur la route. Focus également sur les colonies de pays comme le Portugal ou la Chine et point de vue des habitants sur la Tour Montparnasse : « Ça ne me gêne pas, de toute façon, il paraît que le plus beau point de vue de Paris, c’est la Tour Montparnasse, c’est le seul endroit où on ne la voit pas ». C’est dit…

 

Toujours sympa de découvrir les publicités au ton léger de l’époque, avec une petite mention spéciale pour La Samaritaine. Notons qu'il s'agit d'un coffret Digibook prestige numéroté et limité à 3 000 exemplaires.

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