Les grands esprits
Agrégé de lettres au lycée Henri IV, François Foucault (Denis Podalydès, parfait) est muté dans un collège de banlieue pour une année scolaire. Autant dire que le changement radical d’environnement ne sera pas de tout repos.
En plein débat sur la réforme de l’Éducation nationale, la chronique scolaire d’Olivier Ayache‑Vidal arrive comme une bouffée d’optimisme. Le pari n’était pourtant pas gagné, ni pour le spectateur un peu désabusé concernant la case banlieue programmée feel good movie, ni pour Monsieur Foucault, embarqué dans l’aventure à cause d’une suggestion évasive et, de toute évidence, pétri d’a priori sur les REP (réseaux d’éducation prioritaire).
Une fois passé le cap des sales blagues (marrant l’épisode du space cake) et des étiquettes parfois infondées, l’apprentissage se fera d’un côté comme de l’autre, la formule magique consistant à parler une langue capable de réconcilier les plus réfractaires avec la lecture, le travail et in fine l’image dévalorisante à laquelle la famille, l’équipe pédagogique ou pire, eux‑mêmes, les condamnent. Un joli film qui mérite sa chance.