Les grandes personnes
Pour ses dix-sept printemps, Jeanne (Anaïs Demoustier) part sur une petite île suédoise avec son père, Albert (Jean-Pierre Darroussin), un bibliothécaire parisien d’âge mûr, divorcé et psychorigide.
À la suite d’un malentendu, le père et la fille se retrouvent contraints de partager leur maison de vacances avec deux autres femmes. Les vacances débutent dans la douleur et la contrariété.
L’été nordique et solaire comme métaphore d’une filiation difficile et glaciale, l’hiver comme une saison des amours qui, à peine nées, se refroidissent déjà. Les grandes personnes ne fait finalement pas de différence entre l’âge adulte et l’adolescence : ici, tout le monde doit sans cesse réapprendre l’amour et les histoires de cœur.
Très proche de Pauline à la plage (Éric Rohmer, 1983), le film d'Anna Novion opte pour l’exploration initiatique de personnages profondément seuls (voir cette séquence émouvante où Jeanne se parle à elle-même dans un miroir, entretenant l’illusion de s’adresser à une amie), mais souffre de ressorts dramatiques un peu trop terre‑à‑terre. Dommage pour un si beau décor.