par Carole Lépinay
26 janvier 2021 - 15h18

Les félins

année
1964
Réalisateur
InterprètesJane Fonda, Alain Delon, Lola Albright, Sorrell Brooke, Carl Studer, André Oumansky
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Ancien amant de l’épouse d’un gangster à New York, Marc (Alain Delon), gigolo patenté, tente d’échapper aux tueurs lancés à ses trousses dans le Sud de la France. Il trouve refuge dans un foyer pour nécessiteux puis devient le chauffeur privé d’une veuve fortunée, Barbara Hill (Lola Albright), accompagnée de sa cousine et dame de compagnie, Melinda (Jane Fonda dans son premier film européen).


Adaptation libre du roman de Day Keene, Joy House, Les félins marque une nouvelle collaboration entre René Clément et Alain Delon. En troquant son rôle d’imposteur (Tom Ripley dans le formidable Plein soleil) contre celui d’un opportuniste désinvolte, l’acteur perpétue des valeurs négatives qui n’auront de cesse de se retourner contre lui. Séducteur cynique et amoral, Marc croit régenter un tandem féminin plus manipulateur qu’il n'y paraît. La mécanique de l’arroseur arrosé brillamment enclenchée, le film bascule dans une dimension presque fantastique où notre héros passe de l’autre côté du miroir (sans tain) de la luxueuse villa méditerranéenne.

 

Derrière le traitement parodique des clichés du polar, Clément porte un regard pessimiste sur la condition de l’homme moderne, inexorablement pris au piège dans un monde empli de faux‑semblants.

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Tous publics
Prix : 19,95 €
disponibilité
03/06/2020
image
BD-50, 97', zone B
2.39
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0 (mono doublé)
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0 (mono doublé)
sous-titres
Français, français pour sourds et malentendants, anglais
7
10
image

Ce n'est pas le N&B le plus brillant ou le plus franc qu'il nous ait été donné de voir. Parfois grisou selon les séquences, il parvient toutefois à nous faire oublier son manque de lumière au moyen de plans magnifiques captant la Côte d'Azur de l'époque et l'immense beauté des acteurs. La richesse des cadrages de René Clément, assisté du jeune Costa‑Garvas, fait le reste. Pas de défauts de master ou autres griffures cela dit. 

5
10
son

Il faudra faire avec une VO légèrement sourde voire lointaine sur les scènes d'extérieures où de nombreuses sources sonores et/ou bruitages se télescopent comme un train au début du film, mêlé à des coups de feu. En intérieur, tout rentre dans l'ordre. On perçoit à 100% l'ironie du jeu de Delon. Quant à la musique de Lalo Schifrin, ses saillies aiguës donnent des airs de western urbain à ce faux polar ambigu.

7
10
bonus
- L'acteur malmené (46')
- Bande-annonce (3')

Des entretiens croisés avec l'historienne du cinéma Denitza Bantcheva (auteure de l'ouvrage René Clément), Olivier Père (journaliste et directeur du cinéma Arte France) et Jean‑Claude Missiaen (réalisateur et journaliste), nous apportent de pertinents éclairages sur le film ainsi que la carrière de René Clément.

 

Inscrit dans la période américaine du cinéaste (entendons coproduction avec la MGM grâce à l'initiative du producteur Jacques Bar), Les félins démarre avec une accumulation des clichés du polar pour s'acheminer vers des interrogations sur l'homme moderne et sa place dans la société.

 

Par ailleurs, le compositeur émérite Lalo Schifrin (BullittL'inspecteur Harry) signe l'une de ses premières partitions tandis que le DOP Henri Decaë poursuit sa collaboration après le lumineux Plein soleil, quatre ans auparavant. Manipulateur dans ce dernier, Alain Delon se retrouve cette fois‑ci dans la situation inverse, Bentcheva associe très justement les traits caractéristiques de ce Monsieur Toutlemonde, capable de cynisme et de vénalité, au matérialisme symptomatique du milieu des années 60. 

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