Les éternels
Vingt‑sixième film de l'univers cinématographique Marvel, troisième de la phase IV, et autant de soupirs, de râles devant des chapelets de scènes vides et de battements de paupières qui se ferment irrésistiblement devant ces longues ‑bien trop longues‑ nouvelles aventures de super‑héros aux origines cosmiques (il a bon dos le ciel) qui ont pour mission d'exterminer les Déviants, monstres ressortis du trou de l'univers suite à l'Émergence liées aux événements qui se sont déroulés dans Avengers : Endgame. Pas très futes‑futes, nos dix comparses (Sersi, Ikaris, Théna, Kingo, Sprite, Druig, Phastos, Ajak, Makkar, Gilgamesh) comprennent enfin, après 7 000 ans de présence sur Terre, le vrai sens de leur existence. Et ça va dépoter… Bah non en fait, même pas.
Que de lourdeur
Certes, exposer un nouvel univers au sein de la galaxie Marvel, de nouveaux personnages, une nouvelle mythologie, est chose complexe. Raison de plus pour la rendre distrayante, fun et décomplexée, sortir des sentiers désormais archi‑balisés du film de super‑héros, casser les codes et proposer une vision qui n'obéit finalement à aucune loi du genre. Ce que ne fait absolument pas Chloé Zhao (pourtant issue du cinéma indé et à l'origine d'un casting très varié où tout le monde est représenté) qui, en bonne élève, déroule les désormais classiques allers‑retours dans le temps, attaques de monstres en règle et personnages bien trop sérieux pour autant de toute‑puissance. Et surtout nous plombe sous des torrents de dialogues philosophico‑écologico‑mythologiques encore plus lourds que l'enclume de Thor.
Et de lenteur
Résultat, entre les errements de Théna (Angelina Jolie) et son trauma très terrien, l'amourette cheesy entre Ikaris et Sersi (Richard Madden, Gemma Chan), son manque de folie que lui offraient pourtant sur un plateau d'argent ses origines cartoon, et son incapacité à couper quand il le faut (acte difficile s'il en est quand on manque à ce point de bonnes scènes), Les éternels porte à merveille son nom. Avec lui, les secondes paraissent effectivement une éternité. Pas notre vie, malheureusement.