Les égouts du Paradis
Albert Spaggiari, un cambrioleur rêveur, s’ennuie ferme dans sa petite vie rangée de photographe provincial. En 1976, il décide de cambrioler la Société Générale de Nice en creusant un tunnel passant par les collecteurs d’égouts de la ville. Il réunit alors une équipe de fins limiers pour ce que l’on qualifiera d’un des trois casses du siècle.
Ancien gangster devenu scénariste (Le trou, Le deuxième souffle) puis réalisateur (formidable Deux hommes dans la ville), José Giovanni signe ici un film honorable, qui fleure bon le destin tragique et la sueur (rien ne nous est épargné des efforts herculéens produits par l’équipe pour se frayer un chemin vers la salle des coffres).
Mais la mollesse du récit (dans le genre film de casse, on a vu tellement mieux), l’absence quasi totale de séquences exploitant la tension ou le suspense de la situation, et surtout l’interprétation calamiteuse de Francis Huster dans le rôle de Spaggiari, empêchent l’empathie et finissent par plomber le film. Dis par Huster, même les dialogues de Michel Audiard sonnent faux.