Les deux amis
Figurant de cinéma, Clément (Vincent Macaigne) croise Mona (Golshifteh Farahani) à la gare du Nord. Il tombe fou amoureux d’elle, mais la jeune femme obéit à un planning particulier qui la rend insaisissable. Une fois son service dans la restauration terminé, elle embarque dans son train de banlieue et le laisse démuni. Un jour, avec l’aide de son meilleur ami, Abel (Louis Garrel), Clément parvient à la retenir de force…
À l’origine un court métrage de 18 minutes, La règle de trois devient Les deux amis et le premier long de Louis Garrel. Inspiré par le théâtre de Musset, c’est sur la Rive droite que le jeune réalisateur relate les écorchures de ce triangle amoureux, façon On ne badine pas avec l’amour.
On transite avec eux d’un hall de gare impersonnel au café de la discorde, jusqu’à la chambre de l’un trahissant l’autre, bien malgré lui. Des cages d’escalier au huis clos feutré d’une boîte de nuit, l’espace, propice à l’intimité, se resserre jusqu’à la révélation du secret de Mona. Figurants soixante‑huitards qui s’amusaient à chercher la plage sous les pavés d’un décor de cinéma quelques séquences auparavant, le trio regagne douloureusement la rue, la vraie, au petit matin avec son lot de désillusions.
Garrel, en inconditionnel truffaldien, met l’amitié à l’épreuve d’un amour rude. Un peu comme si Jules et Jim avaient laissé tomber Catherine pour Mona dans Les deux amis.