Les derniers Parisiens
Fraîchement sorti de prison, Nas (Reda Kateb) essaie de se refaire un nom dans le milieu noctambule de Pigalle, son quartier. D’ailleurs, il compte sur le soutien de son frère Arezki (Slimane Dazi), propriétaire du bar Le Prestige. Celui‑ci n’approuve absolument pas sa nouvelle lubie : transformer l’établissement en boîte de nuit hype.
Bientôt quadragénaire, Nasser croit pouvoir redonner à Pigalle sa splendeur effervescente d’autrefois, mais deux ans se sont écoulés depuis son incarcération, les rues autrefois animées ne sont plus très attractives, les clubs fréquentés par un nouveau type de clientèle. Arezki, qui n’est jamais parti, tente de partager sa clairvoyance, mais rien n’y fait, Nas demeure un idéaliste nostalgique, il va s’empêtrer naïvement dans un partenariat foireux, preuve incontestable de son décalage par rapport à la nouvelle donne.
Là où l’on pouvait s’attendre à une sempiternelle guerre des gangs cataloguée « quartiers nords de Paris », le tandem Hamé‑Ekoué (tous deux membres du groupe de hip‑hop La Rumeur) propose plutôt une radioscopie naturaliste d’un quartier boboifié dans lequel sa faune bigarrée se sent de plus en plus étrangère.