par Cédric Melon
26 avril 2012 - 10h54

Les crimes de Snowtown

VO
Snowtown
année
2011
Réalisateur
InterprètesLucas Pittaway, Daniel Henshall, Louise Harris, Frank Cwertniak, Mattew Howard, Marcus Howard, Anthony Groves, Richard Green III
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

Le premier long métrage de l'Australien Justin Kurzel n’est pas un film de tueur en série « de plus ». Inspiré d’un fait divers authentique, il tente de comprendre comment un homme peut en entraîner un autre à torturer et tuer. C’est cette initiation au crime, appréhendée comme une authentique étude sociologique, que le metteur en scène déroule à chaque seconde du film, mettant en œuvre une autopsie des psychés en déroute via une mise en scène minimaliste, une lumière crue et un cadre juste.

Kurzel dépeint ainsi un rapport presque animal entre ses personnages, entre poussées de violence et désespoir profond. Celui d’un ado de 16 ans qui vit avec sa mère divorcée et ses frères. Au milieu de cette vie quotidienne faite de chômage, d’alcool, de comportements sexuels déviants et de maltraitance, John, le nouveau compagnon de la mère, apparaît. Un dangereux psychopathe à l'aura magnétique et ensorcelante pour le jeune ado.

Sordide, choquante, insoutenable et tragique, il est bien difficile de ne pas être retourné par cette progression vers l’enfer où la frontière entre le Bien et le Mal ne résiste pas au désespoir et au désœuvrement. Les crimes de Snowtown pourrait d'ailleurs être une version trash, réaliste et naturaliste, d’une série comme Dexter. Avec Justin Kurzel, le cinéma australien s’est trouvé un auteur sans concession, mais réservé à un public plus qu’averti.

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cover
Snowtown
- de 16 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
03/05/2012
image
BD-50, 115’, zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Anglais Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français
8
10
image
La texture poisseuse, le grain et la désaturation des couleurs sont les bases d’une image qui reflète une atmosphère réaliste et crue totalement voulue par le réalisateur et son directeur photo. En résulte des arrière‑plans parfois peu stables et des noirs manquant de profondeur, mais cette « approximation » est un effet recherché, totalement au service du film. Même les rayons du soleil sont tristes… Un effet documentaire pris sur le vif.
7
10
son
L’unique piste anglaise encodée en Dolby Digital 5.1 est très appréciable. Elle joue beaucoup sur les nuances, les voix et les ambiances sonores, qui se détachent toutes à merveille. Et c’est la musique, énigmatique, qui sert de lien entre tous les éléments. Quelques détails (une radio, un moteur…) s’immiscent parfois pour mieux souligner une intention. Épuré mais fort.
2
10
bonus
- Interviews (16')
Les interviews du réalisateur et des comédiens sont trop courtes et ne donnent pas la pleine mesure du projet et de sa genèse. C’est d’autant plus dommage qu’en Australie, le tournage du film a créé la polémique et qu’il n’a pas été facile pour ses producteurs de trouver l’argent nécessaire au projet, accusé de glorification de la violence et d'exploitation sordide d'un fait divers tragique.
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