Les cendres du temps - Redux
Après une jeunesse et des amours tumultueuses, Ouyang Feng (Leslie Cheung) et Yaoshi (Tony Leung), deux maîtres en arts martiaux, se souviennent de leur vie passée.
Adapté du roman d’arts martiaux de Jin Yong, Les cendres du temps est partagé entre un présent dépeuplé et des flash‑backs lancinants, forgés dans une mémoire à la fois blessée et sanguinaire.
Baroque à souhait et puissamment stylisé (il faut dire que la remarquable photographie de Christopher Doyle, chef‑opérateur attitré de Wong Kar‑Waï, y est pour beaucoup), le film donne aussi bien dans la surenchère quand il s’agit de séquences belliqueuses, que dans l’épure absolue, l’immensité du désert, symbole vide métaphysique qui hante les deux hommes. Le récit aux lignes byzantines nous laisse parfois dans une confusion générale, mais grâce au sublime atmosphérique qui élève chaque plan d’extérieur à un niveau presque ésotérique, on reste pantois.
Comme toujours dans le cinéma de Wong Kar Waï (In the Mood for Love), le temps est une donnée irréversible que l’on tente en vain de dompter, mais à défaut d’effacer la durée intime, le vin magique ne fait que déchaîner la houle et le feu des souvenirs. Une merveille et un classique.