par Carina Ramon
21 février 2022 - 17h17

Les aventuriers de l'arche perdue - Coffret Indiana Jones

VO
Raiders of the Lost Ark
année
1981
Réalisateur
InterprètesHarrison Ford, Karen Allen, Paul Freeman, John Rhys-Davies, Alfred Molina
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

L’archéologue le plus célèbre de la planète a enfin droit à son coffret 4K Ultra HD. À l’instar de Luke Skywalker, le héros de Star Wars, Indiana Jones est devenu l’un des personnages mythiques du cinéma.

C’est en 1977, lors d’une rencontre entre Steven Spielberg et George Lucas à Hawaii, que germe l’idée du film. George Lucas savoure alors le triomphe de Star Wars et Steven Spielberg est empêtré dans Rencontres du 3e type. Au cours de la discussion, Spielberg fait part à Lucas de son désir de tourner un épisode de James Bond. Il en a même parlé à la United Artists, qui n’a pas donné suite (n'a pas des origines anglaises qui veut…). Lucas raconte alors l’histoire d’un archéologue appelé Indiana (comme son toutou bien‑aimé, un sublime mâle husky), à la fois séducteur mondain et aventurier, débrouillard et drôle, avec toujours un fouet à portée de main et un chapeau vissé sur la tête. Spielberg est enthousiasmé.

Les trois font la paire

Après moult tergiversations du côté du clan Lucas (Philip Kaufman au départ avait été désigné pour le mettre en scène, avant que Lucas ne reprenne la main sur le projet), Lucas décroche son téléphone et compose le numéro de Spielberg : il vient d'assister à la Première de Rencontres du 3e type et offre immédiatement le siège de réalisateur à son ami.

Spielberg contacte alors le scénarise Lawrence Kasdan, qui boucle la première mouture du script en moins de quatre mois. Le trio Kasdan/Spielberg/Lucas est lancé. De réunions en cessions enregistrées, chacun propose ses idées. C’est d’ailleurs à George Lucas que l'on doit la séquence d'ouverture des films, dans la grande tradition des pré‑génériques des épisodes de 007.

Une production express

Mais tous les studios de Los Angeles refusent d'investir dans l’aventure, sauf Paramount, qui avait déjà refusé le script de Star Wars en 1976. Les pontes imposent toutefois leurs conditions suite au gouffre de 1941, comme un système de pénalités (avec amendes) en cas de dépassement de budget. Il n’y a donc pas une minute à perdre, d’autant que certaines séquences doivent être tournées en Tunisie, à Hawaii ou encore aux studios Elstree de Londres (superstitieux, Lucas souhaite retourner dans le studio qui avait accueilli les plateaux de Star Wars).

Frank Marshall est intronisé producteur en deux minutes top chrono, tandis que Lucas assume le rôle de producteur exécutif. Vient alors le moment crucial du choix des comédiens. Spielberg pense à Tom Selleck, qui tourne même des bouts d'essai (à découvrir dans les bonus du coffret). Mais la chaîne CBS, qui vient de tourner le pilote d’une série baptisée Magnum, ne souhaite pas laisser Tom Selleck vaquer à d’autres occupations. C’est finalement Harrison Ford, le Han Solo de Star Wars, qui décroche le rôle. Une aubaine pour Spielberg qui, grâce à Harrison Ford, fait la connaissance de Melissa Mathison (épouse du comédien). La jeune femme deviendra plus tard la scénariste d’E.T. Le rôle de la compagne d’Indiana Jones est enfin confié à Karen Allen, dont les taches de rousseur et le talent charment immédiatement Spielberg.

76 jours de tournage

Après six mois de préparation, l’heure du tournage sonne enfin. 76 jours plus tard, les prises de vues sont bouclées. Il ne reste plus qu’à intégrer les effets spéciaux conçus par ILM (Industrial Light & Magic). Les délais de la Paramount (87 jours) sont respectés, tout comme le budget. En bon gestionnaire, George Lucas n’a d’ailleurs pas hésité à louer des stock‑shots d’autres films afin de diminuer les coûts de production. Ainsi, le DC‑3 d’Indiana Jones volant au‑dessus de l’Himalaya provient du remake d’Horizons perdus réalisé en 1973. Une autre scène est tirée de L’odyssée du Hinderbourg (1975). Plusieurs séquences de combat, jugées trop coûteuses, furent également abandonnées et le nombre de figurants largement diminué. Autant de petites concessions pour un film finalement nerveux et surprenant. Dès sa sortie, il est couronné de succès et enterre tous les autres films sortis la même année.

Trois ans plus tard, Spielberg et Lucas remettent le couvert dans un récit tout aussi trépidant mais plus noir scénarisé par Willard Huyck et Gloria Katz. Puis un autre volet en 1989. En 2008, Harrison Ford désire rempiler et réussit à convaincre toute l'équipe. Ce sera Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal. En attendant le cinquième épisode sous la houlette cette fois de Kathleen Kennedy, qui a pris les rênes du studio. Indiana Jones ne meurt jamais, du moins on l'espère.

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4k
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Raiders of the Lost Ark
Tous publics
Prix : 119 €
disponibilité
09/06/2021
image
4 UHD-99 + 1 BD-50, 114', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Espagnol Dolby Digital 5.1
Espagnol Dolby Digital 2.0
Italien Dolby Digital 5.1
Italien Dolby Digital 2.0
Japonais Dolby Digital 5.1
Japonais Dolby Digital 2.0
Russe Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, cantonais, danois, espagnol, italien, japonais, coréen, mandarin, néerlandais, norvégien, russe, finnois, suédois, thaïlandais
8
10
image

On oublie le précédent Blu‑Ray de 2012 qui n'avait pas totalement convaincu (des plans carrément fous, absence de point sur les yeux des comédiens, arrière‑plans difficiles) malgré de belles avancées, notamment en termes de lumière et de couleurs.

 

Ici, dès le début dans la jungle, le film respire la fraîcheur, un peu comme si on retournait au cinéma à l'époque. Ou mieux, en plein tournage aux côtés de Spielberg et Lucas. Car cette fois, les équipes de Paramount, sous la houlette du réalisateur himself, sont reparties du master original pour le scanner en 4K et opérer un nouvel étalonnage en HDR Dolby Vision. Résultat : le rendu argentique est magnifié pour un effet visuel réellement enthousiasmant car totalement inédit.

 

Tout est ‑vraiment‑ plus net, mieux défini, plus contrasté (les noirs et les blancs gagnent en intensité), et ce aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. Le tout sans renier la patte du tournage en 35 mm. Le film semble enfin « débouché », le cadre est désormais envahi de lumière, de couleurs variées, pimpantes et naturelles, et de mille et un détails par séquence. Bravo.

8
10
son

Les compositions de John Williams ont de beaux restes ! Surtout quand elles repassent par la case Skywalker Sound entre les mains du concepteur sonore Ben Burtt. Les VO et VF sont logiquement très différentes. Alors qu'en français Dolby Digital 5.1, nous perdons de la précision sur les surrounds au niveau des effets, en anglais Dolby Atmos, l'ampleur reprend ses aises sur les enceintes et monte en puissance aux moments opportuns, avec cuivres et basses au taquet. Si les effets hauteurs restent rares, l'activité Surround est bien plus présente et précise en éléments infimes incontournables. À côté, la VF semble réellement éteinte. Il n'y a donc pas photo pour cette bande‑son très active pour son âge. Un coup de peps en somme, qui redonne vie à ces aventures d'Indy déjà vues et revues. 

10
10
bonus
- Le tournage des Aventuriers de l'arche perdue (57')
- Making of des quatre films (dont deux pour Les aventuriers de l'arche perdue) (209')
- Dans les coulisses : cascades, son, musique, lumière, effets, accessoires, post-production… (150')
- Bandes-annonces

Comme dans le précédent coffret Blu‑Ray, c'est le cinquième disque qui rassemble l'intégralité des bonus de cette édition 4K. Bonus d'ailleurs parfaitement identiques au coffret précité et qui nécessite de prévoir plusieurs heures de visionnage tant les documents d'archives sont nombreux et passionnants (et surtout pas trop redondants). Entre interviews récentes, focus ciblés et making of d'époque, c'est toute la création de la saga que vous allez découvrir, depuis les coulisses, en compagnie de Lucas, Spielberg et Ford.

Les amateurs d'anecdotes de tournage feront le plein comme jamais (voir celle des milliers de serpents expédiés en urgence de Hollande pour une scène…) ; les passionnés de direction d'acteur découvriront Spielberg mimer et exécuter toutes les scènes à ses comédiens jusque dans les moindres mimiques ; les amis des animaux seront ravis d'apprendre que les trois personnages principaux de la saga portent le nom de chiens chers à l'équipe (notamment Indiana pour le husky de Lucas) ; les stylistes en herbe auront les yeux qui brillent devant la robe de Kate Capshaw (Le temple maudit) et ses perles anciennes chinées pendant toute une vie par une costumière de talent, qui sera finalement parachutée en urgence à Londres dans une suite de luxe pour réparer les accrocs sur ladite robe, à moitié dévorée par un éléphant quelques jours auparavant…

Bref, autant de morceaux de choix dévoilant un cinéma presque artisanal, appartenant à une autre époque. Et pour cause, le premier film, tourné avec un budget de 20 millions de dollars, n'avait d'autre but de ressembler à un « serial du samedi soir », tourné à l'époque pour presque rien et bourré d'aventures exotiques.

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