Les aventures de Rabbi Jacob
Tandis qu’il se rend au mariage de sa fille, Victor Pivert (Louis de Funès), riche industriel raciste et franchouillard, croise la route de Slimane (Claude Giraud), un leader politique recherché par de redoutables activistes arabes. Embarqué malgré lui dans cette dangereuse affaire, Pivert n’hésite pas à prendre l’identité d’un rabbin (Marcel Dalio), fraîchement arrivé de New York.
Parmi les films les plus diffusés à la télévision pendant les fêtes, on retrouve à coup sûr cette immense comédie populaire réalisée par le maître du genre, Gérard Oury (La grande vadrouille, Le Corniaud). Quarante‑six ans plus tard, les saillies racistes de Pivert, balancées à la vue d’un mariage mixte ou en découvrant la confession religieuse de son chauffeur Salomon (excellent Henri Guybet), ont toujours un effet jubilatoire. Délicieusement caricatural, Louis de Funès décuple les mimiques excessives empêtré dans sa soutane de rabbin, puis de plus en plus à l’aise avec ses papillotes, il improvise une chorégraphie survoltée (« Et maintenant, Rabbi Jacob, il va danser ! ») dans la rue des Rosiers (complètement reconstituée à Saint‑Denis par le décorateur Théobald Meurisse avec des Maghrébins locaux tous grimés en Juifs pour la figuration). Bref, l’acteur incarne, de loin, le cas d’imposture le plus désopilant du cinéma français.
Contemporain de la guerre du Kippour, Les aventures (rocambolesques) de Rabbi Jacob fait un tabac malgré un climat tendu lors de sa sortie en salles en 1973 (7 millions 300 000 entrées). Depuis, la comédie culte continue à nous dérider grâce à son humour décomplexé. Nostalgie.