Les aventures de Philibert, capitaine puceau
Quelque part en Bretagne, en 1550. Philibert (Jérémie Renier) est un blond jeune homme bourré de bonnes valeurs. Un être idéaliste et chaste qui se destine, tout comme son père, à faire carrière dans l'artichaut. Le hic, c'est que son vieux papa, mourant, lui apprend qu'il n'est pas son vrai père, et que son géniteur s'est fait assassiner par un vil Bourguignon (Alexandre Astier) lorsqu'il n'était encore qu'un nourrisson. Bien décidé à venger son paternel, le preux Philibert part pour la Bourgogne, flanqué d'un valet un peu fourbe (Manu Payet) pour retrouver le meurtrier. Mais le chemin est pavé d’embûches… et de débauche ! Le brave Philibert va‑t‑il résister aux tentations du monde extérieur ?
La bande‑annonce était pourtant fort séduisante. Et la présence de l'auteur des deux OSS 117 et de la scénariste de Brice de Nice (Jean‑François Halin et Karine Angeli) nous avait donné toutes les raisons de croire en ce pastiche du film de cape et d'épée, porté de surcroît par Jérémie Renier, qui avait fait montre de son talent comique dans Potiche, et Alexandre Astier, génie de la série Kaamelott. Bref, nous étions conquis d'avance.
Mais alors, qu'a‑t‑il bien pu se passer ? On retrouve pourtant tous les éléments du genre grimé : vertes prairies et châteaux de conte de fées à l'architecture biscornue, accélération des cavalcades, fleurs en plastique parsemant les champs, prude héros blond comme les blés et méchant très méchant. Tous les clichés du genre répondent à l'appel, même la mèche ondulée de Jérémie Renier que n'aurait pas reniée Jean Marais.
Refusant le terme de parodie, le réalisateur Sylvain Fusée (réalisateur d'émissions pour les Guignols de Canal+ et Groland) pèche par excès de déférence, faisant de son pastiche un objet bien timide. En choisissant de reprendre à la lettre les codes du genre ‑mise en scène figée, scénario archétypal et rythme lancinant‑, Fusée livre finalement un énième film de cape et d'épée, n'exploitant pas suffisamment tout son potentiel comique. On attendait mieux de ce héros virginal prêt à tout pour conserver sa « fleur » pour sa promise…