par Laurence Mijoin
14 octobre 2011 - 14h15

Les aventures de Philibert, capitaine puceau

année
2011
Réalisateur
InterprètesJérémie Renier, Alexandre Astier, Manu Payet, Élodie Navarre, Éric Savin, Christophe Salengro
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Quelque part en Bretagne, en 1550. Philibert (Jérémie Renier) est un blond jeune homme bourré de bonnes valeurs. Un être idéaliste et chaste qui se destine, tout comme son père, à faire carrière dans l'artichaut. Le hic, c'est que son vieux papa, mourant, lui apprend qu'il n'est pas son vrai père, et que son géniteur s'est fait assassiner par un vil Bourguignon (Alexandre Astier) lorsqu'il n'était encore qu'un nourrisson. Bien décidé à venger son paternel, le preux Philibert part pour la Bourgogne, flanqué d'un valet un peu fourbe (Manu Payet) pour retrouver le meurtrier. Mais le chemin est pavé d’embûches… et de débauche ! Le brave Philibert va‑t‑il résister aux tentations du monde extérieur ?

La bande‑annonce était pourtant fort séduisante. Et la présence de l'auteur des deux OSS 117 et de la scénariste de Brice de Nice (Jean‑François Halin et Karine Angeli) nous avait donné toutes les raisons de croire en ce pastiche du film de cape et d'épée, porté de surcroît par Jérémie Renier, qui avait fait montre de son talent comique dans Potiche, et Alexandre Astier, génie de la série Kaamelott. Bref, nous étions conquis d'avance.

Mais alors, qu'a‑t‑il bien pu se passer ? On retrouve pourtant tous les éléments du genre grimé : vertes prairies et châteaux de conte de fées à l'architecture biscornue, accélération des cavalcades, fleurs en plastique parsemant les champs, prude héros blond comme les blés et méchant très méchant. Tous les clichés du genre répondent à l'appel, même la mèche ondulée de Jérémie Renier que n'aurait pas reniée Jean Marais.

Refusant le terme de parodie, le réalisateur Sylvain Fusée (réalisateur d'émissions pour les Guignols de Canal+ et Groland) pèche par excès de déférence, faisant de son pastiche un objet bien timide. En choisissant de reprendre à la lettre les codes du genre ‑mise en scène figée, scénario archétypal et rythme lancinant‑, Fusée livre finalement un énième film de cape et d'épée, n'exploitant pas suffisamment tout son potentiel comique. On attendait mieux de ce héros virginal prêt à tout pour conserver sa « fleur » pour sa promise…

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
10/08/2011
image
BD-50, 102', zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, anglais
8
10
image
L'objectif ici était de retrouver l'allure chatoyante et acidulée des films en Technicolor. Cette édition Blu‑Ray restitue donc parfaitement ces teintes saturées et flashy. Ici, Élodie Navarre a les yeux bleu électrique et la mer de Bretagne le turquoise des Caraïbes. Même la moindre fleur des champs (en plastique, elles ont été ajoutées pour rendre l'ensemble plus féerique !) crève l'écran, presque phosphorescente. Les noirs ne sont pas en reste, profonds comme il faut. Il fallait au moins cela pour le personnage du méchant Bourguignon interprété par Alexandre Astier, dont les mèches noir corbeau luisent comme le plumage d'un oiseau de mauvais augure. Une très belle copie, stable, au relief et au niveau de détail appréciables.
8
10
son
Tout comme l'image, le son de cette édition garantit un confort d'écoute optimal, avec deux pistes françaises en DTS‑HD Master Audio, 5.1 et 2.0. Si la stéréo, très satisfaisante, s'avère plus proche du rendu d'origine des vieux films de cape et d'épée, généralement enregistrés en mono, le 5.1 assure le spectacle comme un vif troubadour. On apprécie le mixage équilibré entre les dialogues et la musique, la présence soutenue de la bande originale (jamais trop envahissante) et la spatialisation précise, qu'il s'agisse des enceintes frontales ou des canaux arrière. Une piste ample et généreuse. Précisons également que des sous‑titres français pour sourds et malentendants sont disponibles.
5
10
bonus
- Making of (37')
- Les décors de Philibert (10')
- Cinq scènes coupées (5')
- Vraie fin alternative (1')
- Bande-annonce
Dénué de commentaire, le making of, qui mêle images du tournage et petits sketchs des acteurs, nous dévoile les coulisses d'un film, qui a nécessité beaucoup de travail et d'investissement, notamment dans la conception des décors et la reconstitution. On regrette que le résultat ne soit pas à la hauteur de l'effort fourni. On passera rapidement sur les cinq scènes coupées, dispensables, et la vraie fin alternative, petit délire du réalisateur, pour se concentrer sur les décors. Dans ce bonus, le chef décorateur Jean‑Jacques Gernolle présente de manière précise les différentes techniques mises en œuvre pour retrouver l'aspect des vieux films de cape et d'épée : la saturation des couleurs et l'implantation de fleurs en plastique dans les champs pour retrouver le côté Technicolor, la construction d'une longère, la création de l'intérieur d'un château… On aurait simplement apprécié que le réalisateur prenne la parole à un moment ou un autre, pour expliquer ses motivations.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !