Les amoureux sont seuls au monde
Compositeur réputé, Gérard Favier (Louis Jouvet) prend sous son aile Monelle Picart (Dany Robin), une jeune musicienne qui s’éprend bientôt de lui. Tandis que la presse à scandale lui prête une relation adultérine, son épouse Sylvia (Renée Devillers) est terrassée de chagrin.
Son anniversaire de rencontre avait pourtant si bien commencé… Dans un bistrot de campagne, le couple Favier se jouait de notre ignorance quant à son bonheur conjugal en reproduisant à l’heure et à l’écharpe près (détail qui achève le dénouement tragique du film) l’instant magique de sa rencontre. Le mariage célébré le jour même dans l'établissement, et qu’ils animeront pour cause de musiciens retardés, contraste nettement avec la suite des événements.
L’irruption de la juvénile Monelle met indubitablement leur histoire en péril, encore que l’effectivité du triangle amoureux ne soit alimentée que par une succession de malentendus (la presse à scandale méprisée par Favier ou une conversation téléphonique entre celui‑ci et son assistant qui scellera le destin de son épouse). Avec son humeur douce‑amère, la partition entêtante composée par Henri Sauguet s’acclimate subtilement aux deux versions du film.