Les âmes silencieuses
Dans une université, le professeur Coupland tente de soigner une jeune femme, Jane, qui paraît souffrir de graves désordres psychiatriques. Il demande à trois étudiants de l’assister et de filmer ses expérimentations parfois brutales. Exposés à d’étranges phénomènes, les étudiants finissent par s’interroger : Coupland est‑il vraiment là pour aider Jane ? Celle‑ci est‑elle vraiment malade ou ne serait‑elle pas plutôt possédée ?
Doser l’horreur et l’angoisse est presque aussi difficile que la tenue millimétrée d’une comédie. Le réalisateur John Pogue en fait la démonstration à ses dépens en exploitant une grammaire de l’angoisse d’une extrême pauvreté. Il faudra par exemple attendre près d’une heure pour que le film emploie autre chose qu’un brutal surgissement à l’écran pour faire sursauter le spectateur. Une fois passé ce cap, la syntaxe s’enrichit d’une autre « astuce » angoissante : les bruits sourds. Et après ? C’est presque tout !
Malgré la caution d’une histoire supposée authentique, malgré de bons acteurs (Jared Harris), malgré un retournement de situation tardif (et prévisible), le récit n’agite que des silhouettes dénuées de substance, des enjeux mous et des artifices tellement mal maîtrisés que John Pogue réussit quelque chose que l’on croyait impossible : un film d’épouvante ennuyeux.