Les amants du Texas
Bob (Casey Affleck) et Ruth (Rooney Mara) s’aiment à la folie. Un jour, Bob est pris dans un casse qui tourne mal, une fusillade, et le voilà mis derrière les barreaux. Mais Bob n’a qu’une seule idée en tête : s’échapper et rejoindre sa dulcinée qui est enceinte.
Sorti du laboratoire indie de Robert Redford et sa petite usine de Sundance, David Lowery signe un objet impeccable et léché, un fac similé parfait de toutes ces romances criminelles qui ont marqué le cinéma hollywoodien, du Démon des armes à La balade sauvage, en passant par l’emblématique Bonnie and Clyde : plans à ras du blé, soleil couchant, « flare » à l’envi (halos de lumière esthétisants), acteur star à la voix rauque et au look de rebelle (Affleck), atmosphère éthérée, Les amants du Texas dépense une énergie colossale pour retrouver l’atmosphère et l’esthétique des films de Malick, et en oublie la plupart de leurs enjeux dramatiques et scénaristiques.
Ainsi, Affelck et Mara, englués jusqu’à l’anémie dans cet objet rutilant mais parfaitement toc, se contentent de jouer aux amants criminels hollywoodiens, pris dans une cavale moite et texane qui ne débouche nulle part. Soigné mais creux.