par Cédric Melon
10 juin 2016 - 14h51

Les 8 Salopards

VO
The Hateful 8
année
2016
Réalisateur
InterprètesSamuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Tim Roth, Walton Goggins, Michael Madsen
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Post‑guerre de Sécession. Alors qu’un puissant blizzard souffle sur le Wyoming, John Ruth est obligé de mettre sa diligence à l’abri dans une auberge déjà occupée par de curieux personnages. La dangereuse criminelle Daisy Domergue et deux autres passagers rencontrés sur la route l'accompagnent.

Malgré un thème très proche, Les 8 Salopards n'est malheureusement pas le pendant du génial Django Unchained. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, et malgré tout le mal que le réalisateur et son équipe se sont donné pour pouvoir projeter ce film en 70 mm Ultra Panavision dans moins d'une centaine de salles dans le monde, Quentin Tarantino semble cette fois avoir oublié ses spectateurs. Comme si la réalisation de tous ses désirs et ses fantasmes, ses allégories douteuses, ses auto‑citations permanentes et ses exigences techniques assouvies (format, cadre, lumière) avaient fait de lui un mogul enfermé dans sa tour de verre.

La chose était déjà palpable dans //www.avcesar.com/test/dvd/id-1581/coffret-grindhouse-planete-terreur-boulevard-de-la-mort.html:Boulevard de la mort (2007, déjà avec Kurt Russel), elle est cette fois patente : à force de se répéter, de ressasser ses lubies, son cinéma ébouriffant se neutralise peu à peu.

La faute en incombe à un scénario d'une banalité affligeante, redite théâtrale de Reservoir Dogs. Certes, les références aux classiques du genre (le western) sont nombreuses, mais cette autosatisfaction affichée peine à nous faire oublier les deux premiers tiers du film, noyés dans des dialogues boursouflés, peu inspirés. Après le vulgaire et l'ennui, la violence gore surgit. Juste de quoi nous faire ouvrir un œil torve, engourdi par trois heures de caprices d’un cinéaste qui se prend les pieds dans son propre tapis. Soulagement, le film se termine enfin, laissant la désagréable impression d’avoir perdu au passage un réalisateur dont on avait adoré la majorité des films précédents.

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The Hateful 8
- de 12 ans
Prix : 24,99 €
disponibilité
25/05/2016
image
BD-50, 168', zone B
2.76
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français, français pour malentendants
10
10
image
L'image est deux fois plus grande que la normale… et le niveau de détail aussi. Avec sa jolie teinte bleutée et noircie, le dernier film de Tarantino propose une définition et une précision quasi inédites, tout en conservant les sublimes atouts des tournages en argentique, sur pellicule. Les moindres recoins de cette auberge sautent aux yeux, le moindre grain de poussière ou flocon de neige (quelques effets spéciaux aussi, notamment au niveau des ouvertures sur l'extérieur). Une seule pièce est pourtant un paysage à elle toute seule. La HD apporte encore plus de relief aux objets, de piqué au niveau des visages et ce petit vernis supplémentaire qui change tout au final.
7
10
son
Une fois n'est pas coutume, hormis quelques scènes de blizzard, ce Tarantino n'est pas très spectaculaire au niveau sonore, entièrement (trop ?) consacré aux tunnels de dialogues. La musique d'Ennio Morricone emballe le tout, sans en avoir l'air, et ajoute heureusement un peu de tension au récit. En VF 5.1, les effets sont plus présents, mais la VO 5.1 a pour elle son naturel et tout de même une brochette de comédiens hallucinants. Notre choix est vite fait.
7
10
bonus
- Le « Grand 8 » de Quentin Tarantino (5')
- Entretien avec Quentin Tarantino et les comédiens (18')
- Samuel L. Jackson présente le fabuleux Panavision 70 mm (7')
- Avant-première et conférence de presse à Paris (11')
Tarantino et ses comédiens reviennent sur la grosse mésaventure du film (la fuite du script sur internet) et les conséquences qui en découlèrent. D'abord annulé, le film pris peu à peu forme lors d'une première lecture dudit scénario par l'équipe durant un événement caritatif. À ne pas manquer non plus, la présentation « pour les nuls » du format 70 mm Ultra Panavision par Samuel L. Jackson lui‑même. À titre informatif, le film a été tourné en 65 mm avec de vieux objectifs d'époque, trouvés par hasard chez Panavision, et des caméras remaniées pour l'occasion. Après un télécinéma en 70 mm, Les 8 Salopards (onzième film dans ce format) pouvait alors être projeté tel quel dans les rares salles de cinéma équipées. Au final, l'image est deux fois plus grande que la normale.
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