par Jean-Baptiste Thoret
16 novembre 2017 - 17h04

Le vieux fusil

année
1975
Réalisateur
InterprètesPhilippe Noiret, Romy Schneider, Jean Bouise
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

Pour ce film, Pascal Jardin (le scénariste) et le réalisateur Robert Enrico ont puisé leur inspiration dans la tragédie qui frappa le petit village d’Ouradour‑sur‑Glane à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La population fut massacrée par l’armée allemande, alors en pleine débâcle. Nous sommes en 1944 et Julien (Noiret) décide d’envoyer sa femme (Romy Schneider) et sa fille à la campagne, loin des turpitudes de la guerre. Lorsqu’il les rejoint quelques jours plus tard, il découvre qu’elles ont été violées et tuées par des soldats encore présents dans le village. Pétri de douleur et pris d'une folie froide, il décide de les venger.

 

Réalisé en 1975 par l’auteur des Grandes gueules, Le vieux fusil constitue l’un des films les plus tristes et éprouvants jamais réalisés sur l’horreur de la guerre. Il laissera son empreinte sur des générations de Français. Nul doute que cette nouvelle édition aux qualités visuelles épatantes séduira à nouveau les familles, des plus anciens aux plus jeunes (pas trop quand même, certaines scènes marquent à jamais) qui seront surpris par le grand film d'amour sous‑jacent, merveilleusement incarné par Romy Schneider et Philippe Noiret.

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4k
cover
Tous publics
Prix : 49,99 €
disponibilité
27/09/2017
image
1 UHD BD-66 + 1 BD-50 + 1 DVD-9, 101', toutes zones
1.66
UHD 2 160p (HEVC)
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Français Audiodescription
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
Allemand DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image

Avec son nouvel étalonnage à l'espace colorimétrique étendu (Rec.2020) réalisé en 2015 et le HDR de cette édition 4K UHD, Le vieux fusil entre dès sa première séquence dans une nouvelle ère. Les couleurs du bonheur (une simple balade à vélo en famille) teintées de jaune ocre et de vert irradient autant qu'elles surprennent, et pour cause, nous n'avons jamais vu le film aussi beau. Le petit grain du début s'estompe rapidement pour dévoiler des intérieurs feutrés, joliment éclairés, précis et emprunts d'élégance. 

 

Cette première bonne impression se confirme tout au long du film avec une lumière surprenante et salvatrice (cela montre bien à quel point le HDR est aussi efficace sur les grands classiques, sans faire toc ou artificiel). Un peu comme si on retirait un voile opaque pour libérer enfin l'image et les couleurs de leur carcan grisé. 

 

Comparé au Blu‑Ray inséré dans le coffret, c'est presque le jour et la nuit. Seules les scènes de nuit font preuve de moins de détail en 4K qu'en Blu‑Ray (on peine à distinguer les pendus au bord de la route au tout début du film). Néanmoins, elles ont le mérite d'afficher des noirs denses au lieu des teintes sombres délavées du Blu‑Ray.

7
10
son

La piste mono d'origine passe en pseudo stéréo sans mal. Évidemment, la sensation très frontale n'a rien à voir avec la puissance et l'aération de titres plus récents, mais dialogues et musique (la dernière composition de François de Roubaix pour le cinéma) se présentent sous leur meilleur jour. On apprécie même la clarté et la fluidité de l'ensemble. Les tirs d'armes à feu sont bien dosés, tout comme les scènes encore plus dures au lance‑flamme.

8
10
bonus
- Livret inédit : genèse d'un chef-d'œuvre
- Plaque numérotée contenant un morceau de pellicule 35 mm du long métrage (quatre photogrammes)
- Sur les lieux de tournage : château de Bruniquel (4')
- Sortie du film : interview de Robert Enrico (4')
- César 1976 et 1985 (6')
- Interview de Pascal Jardin (3')
- Interview de Philippe Noiret (4')
- Entrevue plus récente avec Philippe Noiret (3')
- Filmographie des acteurs
- Bande-annonce
- Photos
- Blu-Ray et DVD du film

Attention, édition Collector limitée à 5 000 exemplaires (cliquer pour découvrir le visuel complet du coffret, intérieur comme extérieur). Outre les bonus d'époque pour la plupart, tous d'excellente qualité et éclairants sur le film, son tournage et les intentions du scénariste et du réalisateur, c'est le petit bout de pellicule 35 mm compressé dans la plaque de plexiglas qui est peut‑être le plus touchant. 

 

Mais ne loupez pas les extraits des César 1976 et 1985 et sa brochette de grands parmi les grands : Noiret, Schneider, Morgan, Gabin… Émouvant. Tout comme l'anecdote racontée par Philippe Noiret au sujet du premier jour de tournage du film, qui débuta par quatre heures d'attente. Romy Schneider ne se faisait pas désirer, loin de là. Simplement effrayée par les attentes qu'elle suscitait et son rôle court mais puissant, Noiret et Enrico se relaieront pour tenter de la faire sortir de sa loge.

 

S'il manque sans doute une analyse du film dans les règles de l'art pour clore en beauté ces courts mais passionnants compléments, ce coffret apparaît comme un effort considérable de la part de l'éditeur français LCJ Éditions, spécialiste du patrimoine. Un grand bravo à lui pour le petit grain de folie nécessaire à une telle entreprise.

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