Le traître
Quelque part en Yougoslavie, 1943. Dix‑neuf infirmières sont chargées de protéger des résistants blessés. Mais les Allemands sont à leur trousse…
On était curieux de découvrir cette rareté au titre interchangeable (Le traître, ou Ballade à Sarajevo ‑avec deux L‑, ou encore 19 infirmières et un marin), célèbre pour son couple d’acteurs Jane Birkin/Serge Gainsbourg, fraîchement tombés amoureux à la ville au moment du tournage. Mais, dès les premières secondes, on se rend compte du désastre, à la hauteur de nos espérances.
C’est un pur nanar que l’on découvre, bardé de situations impayables où défile une ribambelle d’acteurs pitoyables chargés de déclamer des répliques calamiteuses. Et qu’on ne s’y trompe pas, nos deux stars sont loin de relever le niveau. Il est difficile d’admettre que Gainsbourg ait pu être mauvais une fois dans sa vie, mais il faut bien l’avouer, c’est le cas. Sa muse Birkin n’est pas en reste, souvent involontairement drôle (ah, les tirs de mitraillette…).
Inutile de tirer sur l’ambulance, puisqu’il s’agit surtout d’un petit film en roue libre totale, ceci expliquant donc cela. D’une maladresse embarrassante qui lui confère un statut de petit navet comique, Le traître est de surcroît plombé par des voix françaises d’un autre genre que n’auraient pas reniées les doubleurs de Doc Savage. On a quand même droit à une pâle imitation de Birkin, l’accent british en prime. Et on ne parle même pas de la synchronisation…
Pour conclure, nous laisserons le mot de la fin à l’une des infirmières, d’un pragmatisme qui laisse coi. Quand l’une de ses camarades lui montre leur emplacement sur une carte, celle‑ci répond : « On est où ? Là où tu mets ton doigt ? ». Un grand moment.