Le témoin du Mal
Sur le principe du détective poursuivant inlassablement un serial‑killer, Gregory Hoblit (Peur primale) tente de renouveler le genre en 1998 en le conduisant aux frontières du fantastique et du surnaturel. Ainsi, John Hobbes (Denzel Washington), policier de la brigade des homicides, traque le Démon en personne. Mais plutôt que d’apparaître sous les traits d’une immonde créature, ce dernier se sert de l’enveloppe charnelle des humains comme autant d’hôtes potentiels.
L’idée n’est certes pas neuve (Don Siegel l’utilisa dès 1956 dans L’invasion de profanateurs), mais transposée dans l’univers du thriller, elle constitue une approche originale. Face à un Mal en circulation permanente, la tâche qui attend Hobbes et ses sbires (John Goodman en tête) s’avère des plus rudes. Le témoin du Mal donne enfin raison à l’autre Hobbes, le philosophe, pour qui « L’homme est un loup pour l’homme ».