Le témoin à abattre
Gênes. Face à une criminalité galopante, le commissaire Belli (Franco Nero) se lance dans une enquête à haut risque. En remontant la filière d’une organisation de trafiquants, il prend conscience de la corruption qui gangrène à son tour l’institution judiciaire.
L’incroyable course‑poursuite qui ouvre le polar frénétique de Castellari (référence à Bullitt de Peter Yates) active un sentiment d’urgence sans équivalent dans l’histoire du poliziottesco, genre florissant appréhendé par Carlo Lizzani (Bandit à Milan, 1968), Sergio Martino (Milano Trema, 1973) et Fernando Di Leo, entre autres.
Engagé dans une bataille infructueuse contre le grand banditisme, Belli campe l’archétype du flic déterminé, prêt à épouser la marge afin d’assainir le territoire. De toute évidence, le protagoniste convoque les manœuvres d’autodéfense initiées par l’inspecteur Harry (Don Siegel, 1971), tandis que l’actualité agitée des années de Plomb (1968‑1982) infuse cette pépite dopée à l’énergie des Seventies.