Le sucre
Ex‑inspecteur des impôts, Adrien Courtois (Jean Carmet) décide de placer l’argent hérité par sa femme (Nelly Borgeaud) et se rend à Paris, où il rencontre le vicomte d’Homecourt de la Vibraye (Gérard Depardieu). Ce dernier travaille et spécule sur le marché des matières premières, et particulièrement celui du sucre. Il parvient à convaincre Adrien d’investir son petit million sur les champs de betteraves.
Adapté d’un roman éponyme de Georges Conchon, Le sucre constitue l’une des perles insolites que produisait encore le cinéma français dans les années 1970. Réalisé par Jacques Rouffio (Sept morts sur ordonnance) en 1977, Le sucre est une formidable satire moderne du capitalisme financier, avec ses pigeons (Jean Carmet, petit actionnaire qui finira plumé), ses bateleurs increvables (Depardieu, à peine sorti de Préparez vos mouchoirs, fait ici des merveilles !) et ses Mabuse de service (Piccoli et son crâne de vampire) tirant les ficelles de la planète économique.
Très proche de l’esprit grinçant et impitoyable des comédies italiennes de l’époque (on pense à Il boom de Risi ou Enquête sur un citoyen de Petri), Le sucre nous rend nostalgique d’un cinéma hexagonal alors inventif et plein de verve.