Le sous-sol de la peur
Le jeune Dexter, surnommé Fool (Brandon Adams), vient tout juste d’avoir 13 ans. Il habite un appartement insalubre dans le ghetto avec sa sœur aînée Ruby (Kelly Jo Minter) et sa mère gravement malade. Alors que sa famille est menacée d’expulsion, il accepte de prêter main forte à Leroy (Ving Rhames), le petit ami de Ruby, convaincu que les propriétaires véreux détiennent un trésor caché dans leur austère forteresse. Ces deux‑là ne seront pas déçus du voyage.
Réalisé en 1991, Le sous‑sol de la peur affirme la prédisposition du cinéaste des terreurs nocturnes (en 1984, Freddy Krueger s’introduisait dans nos rêves) à manier les ficelles du conte horrifique comme personne.
Dans ce huis clos anxiogène des prétendus parents dégénérés, les décors, le mobilier, les habits jusqu’aux mauvais traitements infligés à la petite Alice (A.J. Langer) semblent reculer vers les vestiges d’une Amérique puritaine et conservatrice. Comme à l’accoutumée chez Craven, le contexte économique et politique sous‑jacent agit comme un catalyseur puissant sur le parcours initiatique du jeune garçon, fortement inspiré du Petit Poucet. En somme, la précarité de Fool le pousse à dérober le trésor de citoyens américains beaucoup plus inquiétants et malsains que leurs secrets et les monstres qu’ils dissimulent.