Le souffle au cœur
Laurent (Benoît Ferreux), 15 ans, est le benjamin d’une famille bourgeoise résidant à Dijon. Tandis qu’il entretient des rapports strictement cordiaux avec son père gynécologue (Daniel Gélin), sa mère Clara (Léa Massari) le protège et le traite encore comme un enfant, ce qui suscite bien souvent les moqueries de ses aînés. Un jour, le médecin de famille lui diagnostique un souffle au cœur, le jeune adolescent se rend en cure dans une station thermale accompagnée de Clara.
Après une série documentaire consacrée à l’Inde en 1969, Louis Malle narre les épisodes marquants de son adolescence dans ce film froidement accueilli par la critique en 1971, en raison du caractère immoral de son dénouement. Contresens total dans la mesure où l’inceste entre la mère et le fils se conçoit comme une expérience unique et accidentelle, sur laquelle le cinéaste ne porte aucun jugement.
Autrement, en dépit de ses dialogues parfois trop ampoulés, cette parcelle intimiste dépeint avec tendresse l’éveil de la sexualité, le refuge dans le jazz et la littérature (alliés naturels de l’anticonformisme) tandis que la France capitulait à Dien‑Bien‑Phu en 1954.