Le Skylab
Après un film d’horreur original et en corset (La comtesse), Julie Delpy change de braquet et signe, comme un antidote à la noirceur, une chronique familiale et solaire plutôt bien vue sur son enfance.
Juillet 1979. Albertine, 11 ans, passe le week‑end en Bretagne avec ses parents, acteurs babas cool, à l’occasion de l’anniversaire de la grand‑mère (Bernadette Lafont). Dans ce microcosme qui a tant inspiré le cinéma français (des films de Sautet à ceux d’Yves Robert ou de Chéreau), on croise des oncles avinés, des cousins un peu bêtas, des discussions politiques qui virent en eau de boudin, et puis un satellite, le fameux Skylab du titre, qui menace de tomber sur Terre, et en particulier sur la tête de ce petit monde.
« J'ai vécu une période très difficile après La comtesse, reconnait la réalisatrice, et j'ai ressenti le besoin d'être dans le bonheur, la chaleur, la bouffe et la bibine. Je voulais faire un film complètement solaire, tenter de retrouver des sensations de vacances, comme quand on s'assoit sur un siège de voiture en skaï qui nous brûle les cuisses après la plage... ».
Aidée d’une bande d’acteurs rayonnants (Vincent Lacoste, Noémie Lovsky et surtout Éric Elmosnino, découvert dans Gainsbourg), Julie Delpy signe un film frais et sans prétention qui réactive plutôt bien la madeleine de Proust des années 1970.