Le sens de l'humour
Depuis la mort de son mari, Élise (Maryline Canto) vit seule avec son fils Léo (Samson Dajczman). Mais elle partage une idylle chaotique avec Paul (Antoine Chappey), un bouquiniste qui tient un stand aux Puces de Vanves, avec son frère. Tiraillée entre le désir d’avancer et sa prostration dans le deuil, Élise rejette son amant avec autant de complexité qu’elle le cherche. Léo, lui, accueille avec beaucoup d’espoir cet homme prévenant, idéal en père de substitution.
Premier long métrage (en partie autobiographique) de l’actrice Maryline Canto, Le sens de l’humour place l’absence d’un être cher et le douloureux processus de deuil comme un frein, mais aussi comme un carburant pour une mère aussi orpheline que son fils. Par petites touches, la réalisatrice évoque le disparu (on saura qu’il était musicien, de confession juive, qu’il jouait de la clarinette), jusqu’à ce que le souvenir fantomatique soit balayé par l’irruption d’un amour et d’un père potentiel. Ce qui justifie probablement le comportement hésitant, parfois détestable, de la protagoniste.
Le veuvage contrarié cohabite ainsi avec la thématique de la filiation par procuration, le tout transparaissant à travers des dialogues laborieux et plats. Une atonie qui gagne la mise en scène, coutumière des grands boulevards ordinaires de la Rive droite. Manque d’éclat.