par Jean-Baptiste Thoret
30 avril 2014 - 16h57

Le secret derrière la porte

VO
Secret Beyond the Door
année
1947
Réalisateur
InterprètesJoan Bennett, Michael Redgrave, Barbara O'Neill
éditeur
genre
notes
critique
8
10
label
A

« Moi, je préfère M. », avoue Fritz Lang à Brigitte Bardot et Michel Piccoli qui, dans Le mépris de Godard, disent tout le bien qu’ils pensent de L’ange des maudits, ce western que le réalisateur de Metropolis a signé à Hollywood en 1951.

M. c’est bien sûr M. le Maudit, premier film parlant de Fritz Lang et immense succès commercial, décrivant, à Berlin en 1933, la traque d’un criminel pédophile interprété par Peter Lorre, mais aussi un pays, l’Allemagne, en voie de décomposition. La même année, Goebels proposait à Fritz Lang, figure majeure du cinéma muet allemand ‑on lui doit déjà Le docteur Mabuse, Les espions, La femme sur la Lune et Les trois lumières‑ de devenir le cinéaste officiel du pays. Lang refuse, fuit en France où il réalise Liliom, puis s’exile aux États‑Unis où il est engagé par la MGM.

Débute alors la période dite « américaine » de Fritz Lang : Fury, Les pionniers de la Western Union, Espions sur la Tamise, Règlements de comptes, Les contrebandiers de Monfleet, et ce Secret derrière la porte qu’il réalise en 1948.

Variation autour du conte de Barbe Bleue, Le secret derrière la porte s’inscrit pleinement dans cette vague de films des années 1940 intéressés par la psychanalyse que Hollywood vient de découvrir (souvenez‑vous de Rebecca ou de La maison du Dr Edwards de Hitchcock). C’est l’histoire d’une jeune américaine insouciante, Celia, interprétée par Joan Bennett, qui en voyage au Mexique, tombe sous le charme d’un architecte, Mark Lamphere (Michael Redgrave). Très vite, les deux tourtereaux se marient et voici Celia emménageant dans la demeure gothique de son mari. Là, elle découvre l’autre facette de sa personnalité, celle d’un homme fétichiste qui recompose les chambres où des meurtres célèbres ont été commis. Et puis, il y a la septième, qui semble contenir un secret qui est aussi celui du film.

Merveille de film intime et de film noir, cet objet envoûtant, riche en symboles et en détails à décrypter, Le secret derrière la porte est enfin un film plus retors qu’il n’y paraît puisqu’il interroge moins le meurtre que son désir. Un classique à redécouvrir.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Secret Beyond the Door
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
20/03/2014
image
BD-50, 99', zone B
1.37
HD 1 080p (AVC)
4/3
bande-son
Anglais DTS-HD Master Audio 1.0
sous-titres
Français
8
10
image
Malgré son léger grain, l'image est belle et les lumières des scènes intérieures flanquent la chair de poule. La définition tient bon, mais c'est la qualité des contrastes qui donne toute sa valeur à cette édition Blu-Ray.
7
10
son
Cette VO reste un peu rêche sur les bords, les dialogues sont parfois aigres et la musique souvent criarde, toutefois, la dynamique est bonne et l'étrangeté des ambiances restituée avec une certaine efficacité.
5
10
bonus
- Joan Bennett : la chose enrobée de cellophane (11')
- Pourquoi suis-je intéressé par le meurtre ? (18')
- Galerie photos
Le second supplément, qui tente de décortiquer cette fascination qu'ont certains (dont Fritz Lang) pour le crime, est passionnant. Le premier, consacré à Joan Bennett et à sa carrière, un peu moins en revanche.
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !