Le sang à la tête
Armateur opulent du port de La Rochelle, François Cardinaud (Jean Gabin) apprend la fuite de son épouse Marthe (Monique Mélinand) avec Mimile (José Quaglio), son amour de jeunesse et voyou fraîchement débarqué d’Afrique de surcroît. Tandis que la ville se réjouit de sa mésaventure, Cardinaud met tout en œuvre pour retrouver la mère de ses enfants.
Regard tantôt tendre, tantôt acerbe
Considéré comme un chef‑d’œuvre du 7ème art, Le sang a la tête, réalisé en 1956, vient compléter la filmographie considérable (pas moins de 49 films) de Gilles Grangier (Le cave se rebiffe, La cuisine au beurre). Pour cette adaptation du roman de Georges Simenon, Le fils Cardinaud, le cinéaste met de côté la comédie (son genre de prédilection) et nous propose un drame à travers lequel la petite‑bourgeoisie de province en prend pour son grade.
À l’opposé, il porte un regard tendre et bienveillant sur le peuple (des marins aux ouvriers qui partagent un moment convivial malgré l’âpreté du quotidien) que le parler populaire mixé aux répliques jubilatoires de Michel Audiard rend d’autant plus attachant. Une bien belle pépite éditée à 3 000 exemplaires.