Le sanctuaire
Adam, scientifique spécialiste des arbres, est envoyé en Irlande pour préparer une vaste forêt publique à une future privatisation. Il s’installe avec sa famille à côté de son lieu de travail et n’écoute pas les locaux venus le prévenir d’une menace « folklorique ». Un après‑midi alors qu’il travaille avec son bambin, Adam découvre une mystérieuse matière noire sur un animal mort.
Fable horrifique mâtinée de légendes irlandaises et d’écologie, Le sanctuaire installe avec efficacité ses personnages et fait insidieusement mais sûrement monter une ambiance de crainte.
Mais le film perd paradoxalement en puissance lorsque les forces réellement à l’œuvre ‑impossible de spoiler‑ se révèlent. La faute en revient sans doute à des choix esthétiques discutables en termes d’effets spéciaux et à un récit qui se bascule trop abruptement en course contre la montre assez prévisible.
Le couple principal d’acteurs (Joseph Mawle dans le rôle d’Adam, Bojana Novakovic incarnant sa femme) ne démérite par contre jamais dans l’intensité du jeu et c’est tant mieux. Car c'est eux qui rattachent les wagons dans un final à la fois atroce, élégamment mis en scène et très émouvant.
Corin Hardy, le réalisateur, n’a pas totalement convaincu ici, mais son art cinématographique s’avère suffisamment original et soigné pour laisser espérer de savoureuses terreurs à venir.