Le robot sauvage
Un robot ‑l'unité Rozzum 7134 alias Roz‑ fait un jour naufrage sur une île déserte et doit apprendre à s'adapter à ce nouvel environnement hostile. Peu à peu, il se lie avec les animaux de l'île et finit par adopter un oison orphelin dont il a tué la mère par accident.
Robot multi‑émotion
Le robot sauvage est l'adaptation du roman illustré éponyme signé Peter Brown, à destination des 7‑8 ans. L'ouvrage, qui depuis a inspiré une trilogie, est adapté par Chris Sanders. Étonnamment, le réalisateur de Dragons, Lilo & Stitch et Les Croods s’est totalement emparé de son sujet et livre un film à la frontière d’E.T et de Wall‑E, à mille lieues de ses précédentes réalisations un trop peu formatées quoique visuellement abouties.
Le film est un hymne à la tolérance, au vivre‑ensemble et l’amitié. Naïf certes, mais après tout, pourquoi pas ? L’histoire qui nous est racontée est chaleureuse et réconfortante. Elle fait du bien. Mais elle ne nous ménage pas pour autant. La question de la mort, par exemple, reste au cœur du film qui n'élude rien. Difficile en tout cas de rester insensible à toute la poésie qui s’en dégage, même si elle part objectivement un peu dans tous les sens. Construit en micro‑chapitres qui forment un tout, ce Robot sauvage se dévore comme un livre d’enfant : pas à pas. D’abord, on apprend à connaître le héros, Roz, puis son environnement. Ensuite son nouveau petit compagnon. On découvre alors l’instinct « maternel » qui, à ses côtés, l’envahit. Etc. Finalement, le film arrive à toujours retomber sur ses pattes pour former une œuvre à la lisière de l’onirique et du conte initiatique.
Et nous voilà bercé par le rythme du film qui s’étiole peu à peu, comme lorsque l’on tournait les pages de notre illustré préféré. On sourit, on essuie une larmichette, on rit et finalement, on est touché.
Sauvage et beau
Ce qui est annoncé comme le dernier film entièrement animé en interne chez Dreamworks est donc une totale réussite qui change des animés en images de synthèse qui pullulent actuellement sur grand écran. Car ce Robot sauvage emprunte autant à Miyazaki qu’aux Disney de l’âge d’or. Les images sont d’une splendide beauté, à la limite de l’aquarelle. Surtout qu’une grande partie de l’histoire se déroule sur une île abandonnée (des Hommes) à la végétation luxuriante et colorée qui rend si merveilleusement bien à l’écran
On regrettera tout de même un stylisme pas forcément naturaliste pour les animaux. Mais qu’importe, il amène une dissonance visuelle incongrue qui magnifie d’autant la nature sauvage qui les entoure. Dissonance qui joue également avec les rondeurs de Roz, incroyablement expressif.
Le robot sauvage est un film qui peut parler à chacun de nous car universel. Cette rencontre entre les animaux sauvages et l’être mécanique perdu, qui ne veut que leur bien tout en se plantant maladroitement, est une métaphore à peine voilée des relations parents/enfants. Le message du film est simple et limpide : parfois, il faut apprendre à se déprogrammer pour mieux aimer, quitter la technique pour revenir au naturel.