Le règne des assassins
Dans la Chine antique, au début de la dynastie Ming, Zeng Jing (Michelle Yeoh, toujours aussi svelte et agile), est un assassin d’exception qui appartient au gang de la Pierre Noire. Un jour, elle met la main sur les restes d’un moine bouddhiste dont la légende dit que, rassemblé, il possède des pouvoirs magiques…
Jing décide alors de déserter son groupe, de rompre avec sa vie criminelle et de ramener les restes du moine à l’endroit où ils reposeront en paix. Mais ses anciens collègues ne l’entendent pas de cette oreille, et rapidement, ils retrouvent celle qui, entre‑temps, a changé d’identité et tient désormais une petite échoppe dans une ville tranquille.
Produit par John Woo, Le règne des assassins constitue d’abord un bel hommage au wu‑xa pian classique, ce genre typiquement chinois et prolifique dont la Shaw Brothers, notamment, s’est faite une spécialité.
Entre la solitude des épéistes auquel aucun amour n’est permis, la présence d’une tueuse sadique qui évoque aussi bien le Kill Bill de Tarantino que ces femmes fatales du film noir américain, le récit avance à vitesse grand V mais sous le poids d’un destin tragique qui menace constamment de s’abattre.
Loin de la légèreté à laquelle on pouvait s’attendre, loin des chorégraphies bigger than life et des armées de soldats en pixels (Les 3 royaumes de Woo), Le règne des assassins vaut le coup d’œil, pour sa façon de réactiver tous les codes classiques d’un genre dont on avait oublié, depuis King Hu et The Blade (1995), qu’il pouvait être aussi beau.