Le rebelle
Attention, chef-d’œuvre. Le réalisateur de La foule et de Duel au soleil signe en 1949 un film magistral (et relativement méconnu), inspiré de la vie de Franck Lloyd Wright.
Gary Cooper prête ses traits à Howard Roark, un architecte talentueux et avant-gardiste dont les projets, trop audacieux au regard du style gréco-académique que plébiscite alors le bon goût, constituent une menace symbolique pour l’Amérique conservatrice et ses hommes de pouvoir. Un critique d’art du Banner, grand journal populiste new-yorkais, va organiser une campagne de dénigrement contre l’immeuble révolutionnaire que Roark s’apprête à construire au centre de la ville. Mais Roark, idéaliste, allergique à toute forme de compromission et intègre en diable, ne baissera pas le bras, jusqu’à se retrouver devant un tribunal pour avoir fait sauter un complexe immobilier qui avait trahi ses plans d’origine.
Le rebelle développe l’idée d’Emerson selon laquelle l’individu construit la société, et non l’inverse. Le plaidoyer final de Roark constitue un morceau d’anthologie, une pétition de principe des valeurs fondatrices de l’Amérique, dont le film de Vidor se fait l’écho magnifique.