Le Professeur
Professeur de littérature remplaçant dans un lycée de Rimini, Daniele Dominici (Alain Delon) s’éprend de l’une de ses élèves, Vanina Abati (Sonia Petrovna). Aussi charmante qu’elle est mystérieuse, la jeune fille le pousse, malgré elle, dans ses retranchements.
Un homme dans son long manteau traîne sa solitude sur la berge désolée de Rimini, la séquence inaugurale du Professeur (en italien, le vers sensible de Goethe, La prima notte di quiete) de Valerio Zurlini (Le désert des tartares) écarte d’emblée tout espoir d’horizon optimiste. Nimbé de spleen hivernal, le port battu par les vents fait naturellement écho au tempérament torturé du protagoniste. Le magnétisme ténébreux de Delon irradie, de toute évidence, à travers ce rôle taillé sur mesure.
Mutique et solitaire, son personnage cherche encore cet autre (en l’occurrence Vanina, dont la mauvaise réputation tranche avec la pureté de ses traits) qui peut résonner en lui et finit par convertir ses impasses secrètes en virage manqué vers des lendemains impossibles. Un immense film désespéré.