par Jean-Baptiste Thoret
19 février 2010 - 14h39

Le Petit Nicolas

année
2009
Réalisateur
InterprètesMaxime Godart, Valérie Lemercier, Kad Merad, Sandrine Kiberlain, François-Xavier Demaison, Daniel Prévost, Anémone
éditeur
genre
notes
critique
3
10
A

Depuis Amélie Poulain, un réflexe critique s’est constitué : le dépistage dans la production récente des signes avant-coureurs d’une nostalgie délétère pour une France aseptisée, harmonieuse, souriante, encore vierge des communautarismes, de la violence des jeunes et du social. Vieux compte toujours pas réglé avec une Histoire problématique (nos grands-pères étaient-ils résistants et/ou collabos ?), dont on n'est toujours pas sorti.

Après les cartons successifs de ces films brocanteurs du box-office que sont Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Bienvenue chez les Ch’tis, Les choristes (et son horrible codicille Faubourg 36), voici donc le dernier de la bande, Le Petit Nicolas, adaptation ratée de l’œuvre de Sempé, mais teintée malgré tout d’une ironie qui la sauve de l’anachronisme rance (de là à convoquer Tati, critique en temps réel du faux bien-être de cette même époque, au secours).

Nous sommes à Montmartre, dans cette France carte postale des années 1950, celle du plein‑emploi, des Trente Glorieuses et des femmes au foyer hyper-épanouies, où l’on pouvait poser son vélo près d’un lampadaire propret sans le retrouver désossé recta, une France chromo où les d’jeuns portaient des culottes courtes et pas des pantalons baggy, rêvaient d’acquérir un bon frigidaire mais pas de « shaker leur booty », disaient « Bonjour Maman ! » et pas « Nique ta mère ».

Nicolas (Maxime Godart), donc, habite avec ses parents (Kad Merad et Valérie Lemercier, très bons) et mène une existence de fils unique pour le moins paisible, entre cours d’école, ogre surveillant et bande de copains attachants. Mais cet équilibre se rompt le jour où il surprend une conversation entre ses parents, dont il conclue que sa mère est enceinte. Sa machine imaginaire se déchaîne jusqu’au délire et l’arrivée hypothétique d’un petit frère qui le met dans tous ses états : finira-t-il abandonné par ses parents comme le Petit Poucet ?

Produit parfaitement calibré voire inodore, Le Petit Nicolas peine à faire exister ses personnages (des silhouettes sommairement esquissées à mille lieues des gamins tendres et espiègles de Sempé), et dépeint un univers aseptisé et sans âme, sur fond de conservatisme idéologique.

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dvd
cover
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
03/02/2010
image
2 DVD-9, 88', zone 2
1.85
SD 576i (Mpeg2)
16/9 compatible 4/3
bande-son
Français Dolby Digital 5.1
Français Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants, piste audiodescription pour aveugles et malvoyants
10
10
image
De ce côté-là, absolument rien à reprocher au film. Dans ce pays imaginaire paradisiaque, presque irréel, tout est parfait : lumières somptueuses, palette de couleurs d'une infinie douceur, décors de rêves, costumes fraîchement repassés et amidonnés. C'est d'autant plus impressionnant que ce DVD restitue cette photographie dans les moindres détails. La compression et le piqué font des ravages. Extra pour du DVD.
8
10
son
Tout en finesse, le film joue sur les détails, les bruitages et le naturel pour constituer un monde à part où tout glisse comme une perle de rosée. Les ambiances sont très mignonnes et on apprécie la douceur et l'espièglerie de l'ensemble. Caisson au repos bien sûr, mais le rendu est largement suffisant pour ce type de comédie. Stéréo également efficace.
8
10
bonus
- Commentaires audio des enfants
- Documentaire sur le personnage du Petit Nicolas créé par Jean-Jacques Sempé (51')
- Making of et coulisses du tournage, étape après étape (34')
- Teaser humoristique, cf. en bas de page (2')
- Première adaptation TV du Petit Nicolas datant de 1964 en N&B (23')
- Sujet de 66 minutes sur le jeune interprète du Petit Nicolas (15')
- Deux histoires audio du Petit Nicolas lues par René Goscinny (14')
- Entretiens avec les adultes et les enfants du fim (15')
- Les grands du film racontent leurs plus grosses bêtises (7')
- Avant-première au Grand Rex (5')
- Clip de Renan Luce : On n’est pas à une bêtise près (3')
- Scènes coupées (1')
- Album photos (2')
- Livret contenant la première histoire du Petit Nicolas parue en 1959
Tout est bien présenté, adapté aux plus jeunes, amusant et parfois didactique (voir le doc sur le personnage du Petit Nicolas). Commentaires audio, making of, tournage avec les enfants, tout se laisse voir ou entendre avec plaisir.
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