Le petit fugitif
Réalisé en 1953 par un trio de réalisateurs new-yorkais, Le petit fugitif fait partie de ces films que l’histoire du cinéma a oubliés. Première raison donc pour redécouvrir ce petit bijou du cinéma américain qui évoque aussi bien Les 400 coups de Truffaut, The Savage Eye de Joseph Strick, Night Tide de Curtis Harrington, que les films néoréalistes de Rossellini.
Chaînon manquant entre le classicisme hollywoodien et les nouvelles vagues européennes, Le petit fugitif raconte la fugue d’un jeune garçon de 7 ans qui, pensant (à tort) avoir provoqué la mort de son jeune frère dont il avait la garde, s’enfuit sur les plages de Coney Island.
Ce petit fugitif découvre alors les parcs d’attractions, l’ambiance festive et insouciante de ce coin de paradis situé à la pointe de Brooklyn et qui, à l’époque, vibrait encore au rythme des amoureux, des grands huit et des sucres d’orge.
Formidable documentaire sur un lieu devenu fantomatique, Le petit fugitif témoigne d’une liberté incroyable tant du point de vue du style que du récit, réduit ici au strict minimum puisque nous suivons les déambulations émerveillées de ce gamin au cours d’un après-midi aux allures de rite initiatique. L’un des musts du mois.