Le pari
Le Draft Day est la journée spéciale où les grands clubs de foot américain recrutent des athlètes universitaires prometteurs pour les faire devenir pro. Sonny Weaver, manager des Brown de Cleveland, doit bosser dur : affronter le deuil de son père, coach des Brown qu’il a lui‑même viré, accepter sa future paternité et surtout recruter les meilleurs joueurs pour remonter un club au fond des classements.
Dans ce film taillé pour le public américain, le spectateur affronte un premier quart d’heure totalement inintelligible si l'on n’est pas amateur de foot US. Rien n’est expliqué, on patauge avec des termes et des enjeux incompréhensibles et, pour tout dire, on se barbe. Un conseil, regardez avant le film le bonus qui, pour le coup, réussit là où le réalisateur Ivan Reitman échoue : expliquer ce qu’est le Draft Day, dépeint dans le film comme une sorte de foire aux bestiaux ‑les animaux étant ici les athlètes‑ animée par des maquignons en mal de testostérone et de punch-lines creuses.
Le réalisateur de SOS fantôme se débat par la suite comme il peut. Son film, qui se voulait un nouveau Jerry Maguire, ne lui arrive pas à la cheville et échoue quasiment partout : enjeux artificiels, acteurs peu impliqués, romance 100% générique (merci à Jennifer « Je‑viens‑chercher‑mon‑chèque » Garner), dialogues indigents, sous‑intrigues pénibles, effets split‑screen lassants… On arrête le catalogue à la Prévert, vous avez compris le principe.
Le fin mot de tout ça ? Juste un retournement de situation. Pas une bonne péripétie hein, juste un coup de théâtre si téléphoné qu’on le voit venir au début du film. Autant d'argent, autant de moyens, autant d'acteurs pour ne quasiment rien dire : voilà bien le seul exploit accompli par ce film.