Le parfum, histoire d'un meurtrier
Avec 15 millions d’exemplaires vendus à travers le monde et des traductions dans plus de 40 langues, Le parfum de Patrick Süskind reste l’un des plus gros succès de la littérature allemande. Normal donc qu’il attise depuis sa sortie en 1985 la convoitise du cinéma. Le problème, c’est que les bons livres ne font pas forcément de bons films. Si plusieurs réalisateurs ont été pressentis pour mettre en images ce récit ombrageux (Milos Forman et Tim Burton notamment), c’est finalement le cinéaste allemand Tom Tykwer qui a accepté de relever le défi.
Et pour raconter l’histoire de Jean-Baptiste Grenouille, ce personnage doté d’un nez hors du commun dans la France de 1744, Tom Tykwer a choisi d’utiliser une voix-off (très présente) et de baigner le tout d'une musique enivrante. Une musique qui suit son héros absolument partout, y compris dans sa quête meurtrière. Grenouille, rendu fou par ses sensations olfactives, assassinera treize vierges pour en extraire l’essence et donner enfin vie au parfum absolu.
De gros moyens ont été déployés pour adapter ce thriller olfactif. La mise en époque et les effets visuels sont réussis (certains sont même très éprouvants pour le spectateur), mais l’ensemble laisse malgré tout un goût amer. Notamment la partie finale assez ridicule où le bourreau lâche sa barre de fer et se prosterne devant Grenouille après avoir humé son fameux parfum.