Le nouveau protocole
Le fils de Raoul Kraft (Clovis Cornillac) vient de mourir dans un accident de voiture à l'âge de 18 ans sur une route escarpée des Vosges. Kraft, homme bourru des montagnes, est abordé par une jeune femme, Diane (Marie-Josée Croze), qui lui tient d'étranges propos, proches de la folie. Sait-il que ton fils suivait un nouveau protocole médicamenteux ? A-t-il pu s'endormir en volant suite à des effets secondaires ? Selon elle, l'industrie pharmaceutique est responsable du drame, tout comme de la mort de son mari.
Dix ans après Karnaval qui révéla Sylvie Testud et Clovis Cornillac, Thomas Vincent retrouve son acteur fétiche pour un film dénonçant la toute-puissance des grands laboratoires, leur lobbying, leur opacité et leurs ramifications dans la société. Loin des gros calibres du thriller politico-écologique (The Constant Gardner, Lord of War, Blood Diamond), Le nouveau protocole tire son épingle du jeu malgré son manque d'intensité, en ancrant sans artifice ni vernis de surface son récit dans la réalité.
Brut et anguleux, parfois hermétique, le film a le mérite d'ouvrir une fenêtre sur un univers tabou qui a la sale habitude de faire passer toute personne remettant en cause son système pour un hérétique nuisible et hors normes. Bienvenue dans le monde merveilleux de l'industrie pharmaceutique.